jeudi 22 mars 2018

A-mère...

La mère et tout ce qui gravite autour de l'utérus - la conception, la reproduction, la maternité, la grossesse, la naissance - sont des sujets inépuisables pour les auteurs. Il me semble même que c'est la toile de fond de presque toutes mes récentes lectures...

J'ai déjà parlé de ma "maternitude"; je ne reviendrai pas là-dessus... Je l'assume...

Je n'aime pas ma mère... enfin, pas d'un amour filial inconditionnel... Ah! je ne lui manquerai pas de respect ni ne lui ferai aucun mal, mais je suis incapable de ressentir le moindre "amour" pour cette femme... J'ai toujours éprouvé une certaine gêne lorsque je parle d'elle ou que je suis vue en sa compagnie. Je pense que mon père éprouvait la même gêne... Mon père contrôlant décédé, j'aurais cru qu'elle s'émanciperait, qu'elle s'épanouirait... eh non... c'est la désinhibition totale, la dépendance... Lâchée lousse, sans aucune balise, elle nous  révèle son peu d'intelligence et son absence totale d'introspection... Elle vieillit mal, en accéléré à mes yeux - mais pas aux yeux de certains de ma fratrie... La perception que nous avons d'une même personne est tellement différente d'un enfant à un autre qu'on en vient à croire que nous sommes issus de huit mères... parce que nous sommes huit enfants... huit gros égos... huit qui devaient cohabiter jusqu'à l'affranchissement qui vient, généralement, avec la majorité...

Ce matin, à la banque où nous allions par affaire, ma mère, ma soeur-son-clone-au-cordon-qui-saigne-encore, et moi, ma mère a une fois de plus montré qu'elle avait un QI au plancher... la courroie glisse... Ma soeur l'a confortée dans son idiotie... double déception, double gêne... ma mère et ma soeur...

Je côtoie des femmes très âgées.  Elles sont autonomes - auto ou réseau aidant, intelligentes - le regard allumé, elles discutent, écoutent, analysent... J'aimerais pouvoir échanger avec ma mère, mais c'est le vide exaspérant...

Je me demande quelle femme je serai à son âge - 84 ans, si je m'y rends évidemment... Je sais que je serai plus autonome au  point de vue cognitif parce que j'ai acquis des compétences et que je connais mon réseau, que j'ai développé des habiletés et des intérêts dans plusieurs sphères de la vie, que j'ai reçu une éducation et une formation qui m'ont assuré une autonomie... J'ai un bon sens de l'humour - il me semble, et je capable d'empathie et de compassion... Je suis intelligente et curieuse... déterminée... etc, etc. Je peux être humble et reconnaissante... et aussi capable d'indulgence. Enfin tout ce que j'aurais souhaité chez ma mère...

Pas facile, n'est-ce pas? J'aurai au moins une tonne d'anecdotes à raconter... parce que je devrais être capable d'en rire...

vendredi 16 mars 2018

Bord de mer, bord de mères....

Ce livre de poche de quasiment 600 pages s'est frayé un chemin jusqu'à moi en passant entre les mains de ma grande copine et complice Nicole, celles de son amie D-F, une presque voisine, pour séjourner dans ce lieu commun qu'est la friperie de mon village, avant de se retrouver sur ma mini-PAL de ma table de chevet. Mon départ pour le sud des Etats-Unis était imminent et ma réserve de livres à lire au cours de notre séjour de quatre mois complète... Et de retour dans ma forêt enneigée, la nostalgie du bord de mer m'a attirée... Je sais aussi que mon amie adore la mer, la côte américaine... J'imagine que c'est la raison pour laquelle elle l'a lu.

A la recherche d'une image pour illustrer cette publication, j'ai lu une couple de résumés de libraires et quelques commentaires de lectrices... parce que ce roman est, selon moi, un roman de filles.

Habituée aux apnées provoquées par la lecture de polars, je m'attendais à autre chose qu'une suite d'histoires et d'interactions de femmes plus ou moins superficielles, rendues à différentes étapes de la maternité, liées par le sang et ce lieu de villégiature de la côte du  Maine, autour desquelles gravitent des hommes 'accessoires'. Les personnages sont crédibles. Les lieux et le contexte géographique sont eux aussi bien décrits. J'ai aimé qu'il n'y ait pas trop de redondance et que la traduction soit de bonne qualité. Mais le rythme... ouf... Il commence à s'accélérer après 450 pages, laissant peu de pages pour l'aboutissement de l'histoire qui aurait pu être toute autre, à mon avis...

Pas un 'coup de coeur', mais je le recommanderais comme roman de vacances, au bord de la mer, un verre de vin dans sa main libre...