dimanche 30 avril 2017

A petites bouchées...

Cette brique de 565 pages (Editions Seuil, 1995), je l'ai lue à petites bouchées, dix à quinze pages par soir...

Parce que j'allais le lire le soir, au lit, avec une lampe de chevet pas plus forte qu'il faut, je l'ai choisi dans ma PAL parce que je croyais que le texte était imprimé en gros caractères et que je passerais au travers en peu de temps... J'aurais dû mieux l'examiner en le feuilletant. Et surtout ne pas sous-estimer ma résistance au sommeil après de longues journées passées dans la cabane à sucre et, par la suite, au nettoyage du terrain. Après presque deux mois, je viens d'en finir la lecture.

Babelio le résume ainsi : Owen tue la mère de John, son meilleur ami, d’une balle de base-ball perdue. A onze ans, il se proclame instrument de Dieu, et, grâce à lui, John devient chrétien. C’était avant Kennedy, la guerre du Vietnam et la prolifération de l’arme nucléaire. John se souvient de son ami d’enfance, et avec une nostalgie pleine de colère, d’une certaine Amérique, égocentrique et triomphante.

Je l'ai pourtant bien aimé ce roman. Irving a une technique d'écriture qui retient l'intérêt du lecteur : il te révèle juste assez de l'issue d'une situation, pour que, en dépit d'une certaine lassitude (il y a beaucoup de références à la politique américaine, à la guerre au Vietnam, entre autres), tu persistes pour en connaître les détails. Il sait également dépeindre le caractère particulier de chacun des personnages. Irving est un bon observateur de la nature humaine. Le roman ne contient que cinq chapitres, mais de longs chapitres! C'est probablement la raison pour laquelle j'abandonnais la lecture après une quinzaine de pages, sachant que je ne tiendrais pas le coup jusqu'au suivant.

Sans l'encenser comme certains lecteurs, je dirais que ce roman d'Irving est bon et qu'il vaut la peine d'être lu.

mardi 25 avril 2017

Vieillir, à mon âge...

J'ai 60 ans aujourd'hui... 60, soixante, sixty, 20 x 3, 30 x 2, 10 x 6, 12 x 5... 60 x 1 tant qu'à y être!

Et je suis contente? Ben oui... Je suis en santé, tant physiquement que mentalement; j'ai traversé la cinquantaine sans maladie sérieuse; je me suis réveillée ce matin (certains n'ouvriront plus les yeux); je n'ai plus à me rendre au travail pour gagner ma vie; je peux porter mes guénilles toute la journée et oublier de me peigner (des bénéfices marginaux d'une longue vie de couple et de vivre dans le bois); le téléphone n'a jamais tant sonné; les cartes virtuelles et les courriels remplissent ma boîte de réception. Et je vais toucher la RRQ le mois prochain!



J'ai toujours aimé le jour de mon anniversaire. J'ai toujours dit à qui voulait (ou non) l'entendre, que le 25 avril, c'était la plus belle journée de l'année, et comme me le rappelait mon ex-compagne de travail ce matin, je suis la Reine cette journée-là (ça l'a marquée!). J'assume tout : et mon corps de plus en plus flétri, et mon caractère parfois irascible...

Aînée d'une famille de huit enfants, j'ai toujours préféré être entourée de personnes plus âgées que moi. Les garçons de mon âge ou plus jeunes ne m'intéressaient absolument pas. Je ne fréquentais pas les élèves des classes moins avancées que la mienne.  Les vieux qui m'entourent sont inspirants, ne sont pas 'premier degré', n'ont rien à prouver... On les prend comme ils sont, sans artifices, authentiques...
Samedi, mon Jacques m'a entraînée dans un beau piège... Je n'ai rien vu venir. Il était de connivence avec ma famille pour souligner mes 60 ans! Il m'avait dit qu'il m'amenait au restaurant pour ma fête. Nous allons toujours dans des endroits bien simples, souvent à la cantine du village... Je n'ai pas cru bon de mettre un peu de mascara, de coiffer mes cheveux rebelles... J'étais excitée qu'il me fasse une surprise... c'est si rare, il est si prévisible et transparent... Direction centre-ville de Sherbrooke (!), puis vers l'est (!!), jusqu'à la brasserie Le Dauphin (!!!). Le stationnement déborde! On entre et il va parler au gars à l'accueil... je suis étonnée : 'Tu as fait une réservation????'  Le gars nous montre le chemin et là je vois mes soeurs, ma mère, mes frères, les beaux-frères et belles-soeurs, et deux couples d'amis du Texas (Ti-Pit, Marielle, Ray et Diane). Les ballons, les belles cartes colorées remplies de gratteux (je ferai un topo là-dessus un jour). Remise de la surprise, j'étais bien contente finalement. Je prends tout parce que je sais qu'il n'y a pas de mesquinerie, qu'on a envie d'être là pour moi, et parce qu' à part mon père, il ne manque personne...

Ce n'est pas vrai... il manquait mon Patrick... qui n'a pas le téléphone et qu'il aurait fallu prévenir et aller chercher. Mais c'est une autre histoire... Il m'a appelée ce matin pour me souhaiter Bonne Fête... mon cordon ne saigne plus... Nous avons rendez-vous vendredi midi...

Ma meilleure amie, Nicole, est ma cadette de quelques semaines. Elle a dû me faire une très bonne impression pour que je lui parle malgré son jeune âge... Nous avons décidé de souligner nos 60 ans de manière spéciale.  Je lui ai donné carte blanche... je n'ai aucune idée de notre destination... Je sais que nous prendrons l'avion (une première pour moi) et que nous partons le 30 mai...

A l'école, je me rappelle d'une expérience au cours de laquelle, en cercle, à tour de rôle, nous devions fermer les yeux et se laisser tomber par en arrière... Un jeu de confiance en les autres...

Je ferme les yeux et me laisse tomber sur elle. J'ai confiance en elle...