jeudi 21 décembre 2017

Lettre à mon amie N.

Très chère amie,

J'aurais pu te prévenir de l'effet de rebond, mais il fallait que tu le vives pour le comprendre, pour regarder en avant... J'ai vécu une expérience assez semblable, qui m'a troublée pour ne rien te cacher, mais qui m'a révélé bien des aspects de la réalité. J'ai fait beaucoup, beaucoup d'introspection...

De nos ancêtres, les hommes des cavernes, les grands primates ou les reptiles, selon ce que tu préfères, nous avons conservé dans notre ADN un certain instinct de survie, un certain sens du danger, qui se manifestent par un mal-être souvent irrationnel, mais néanmoins salutaire. Quand tu sens le noeud dans la gorge, dans l'estomac, que tu cherches une seule bonne raison à ta présence quelque part, c'est que tu es en danger... pas de mort, on s'entend, mais de vivre une expérience très désagréable.

Donc, d'instinct, tu savais ce que tu ressentirais...

La vérité, c'est que tu n'es pas aussitôt partie à la retraite qu'on s'empresse de t'effacer. On n'évoque plus ton nom. On supprime toute trace de ton passage. Je le sais... j'étais de celles qui devaient continuer et j'ai été de celles qui sont parties. Allez, scram! On dit t'envier, alors que tu ne suscites que jalousie, ou pire, de l'indifférence...

La vie est tout de même bien faite... Elle se charge, en dépit d'une certaine 'résistance', de te faire traverser des étapes, des difficultés, des écueils dont on aurait naturellement préféré se passer, de faire le ménage. Elle te crée une carapace pour te protéger, ou te rend plus perméable, plus réceptive, plus sensible à l'essentiel... Mais surtout, elle t'offre l'occasion de prendre conscience de ce qui t'entoure, du monde dans lequel tu évoluais, du monde qui s'offre dorénavant à toi... et ce bout-là, c'est le plus excitant! Insécurisant, j'en conviens, mais tellement excitant!

P.S. Tu avais le pouvoir de prendre la porte de sortie... Eux? pas encore... ou peut-être jamais...

lundi 4 décembre 2017

La béatitude, etc...

C'est ma troisième quatrième tentative pour écrire ce billet... Pas de véritable excuse, en plus...


Mon horloge biologique est déréglée depuis plusieurs années. On appelle ça un trouble du rythme circadien. Je m'en accommode depuis la retraite. En fait, j'aime bien (mainenant) ces périodes d'insomnie..  Dans le silence de la nuit et de l'aube, j'entends, je vois... La vie n'arrête pas entre 22 heures et 5 heures. J'ai cependant besoin d'un temps d'adaptation à la journée qui commence, période durant laquelle mes sens sont très aiguisés. L'ouie en particulier... Ironique pour une fille aux prises avec des acouphènes... J'ai besoin de sortir dehors - par beau temps, évidemment - avec mon café, et de profiter de ce moment de béatitude pour fonctionner... Je suis, comme qui dirait, une asociale matinale...

J'ai cependant la chance de disposer de beaucoup de moments de paix, troublés par certains irritants... Ils ne me font que mieux apprécier mes petites escapades dans mes livres, dans mes tricots...


Ma famille me pompe... Même à 4000 kilomètres de distance, elle me rejoint. Enfin, je les laisse me rejoindre (skype, messenger, téléphone). On ne choisit pas ses enfants, ses parents, ses frères, ses soeurs... on les subit... On a beau venir du même utérus, nous avons chacun une vision - bien - différente de nos géniteurs. Et encore là encore, il faut rester dans le politically (et surtout family) correct... S'il y a des personnes à qui on devrait être capable de dire les vraies affaires, c'est bien les membres de notre famille... il semble que non, qu'il faille ménager les susceptibilités de certains... La famille c'est précieux qu'on dit dans une pub d'assurance, eh bien! moi, il y a des jours où j'aimerais être enfant unique et orpheline... et sans descendants...


Je lis beaucoup, beaucoup. J'énumérerai les titres dans un prochain billet. En fait, j'ai lu plus de la moitié des livres que j'ai amenés. Je pourrai toujours me rabattre sur la Grande Bibliothèque de Montréal et sur la centaine de titres dans mon ordinateur... Tiens, je devrais m'acheter une liseuse au cours des prochains mois. Je pense que je serais capable de m'adapter... même à mon âge...


Pas facile, mais je tiens le coup en ce qui concerne une certaine promiscuité...


Nicole, ma grande complice et amie depuis le secondaire, revient en Estrie, en presque retraite... Magnifique!