Très chère amie,
J'aurais pu te prévenir de l'effet de rebond, mais il fallait que tu le vives pour le comprendre, pour regarder en avant... J'ai vécu une expérience assez semblable, qui m'a troublée pour ne rien te cacher, mais qui m'a révélé bien des aspects de la réalité. J'ai fait beaucoup, beaucoup d'introspection...
De nos ancêtres, les hommes des cavernes, les grands primates ou les reptiles, selon ce que tu préfères, nous avons conservé dans notre ADN un certain instinct de survie, un certain sens du danger, qui se manifestent par un mal-être souvent irrationnel, mais néanmoins salutaire. Quand tu sens le noeud dans la gorge, dans l'estomac, que tu cherches une seule bonne raison à ta présence quelque part, c'est que tu es en danger... pas de mort, on s'entend, mais de vivre une expérience très désagréable.
Donc, d'instinct, tu savais ce que tu ressentirais...
La vérité, c'est que tu n'es pas aussitôt partie à la retraite qu'on s'empresse de t'effacer. On n'évoque plus ton nom. On supprime toute trace de ton passage. Je le sais... j'étais de celles qui devaient continuer et j'ai été de celles qui sont parties. Allez, scram! On dit t'envier, alors que tu ne suscites que jalousie, ou pire, de l'indifférence...
La vie est tout de même bien faite... Elle se charge, en dépit d'une certaine 'résistance', de te faire traverser des étapes, des difficultés, des écueils dont on aurait naturellement préféré se passer, de faire le ménage. Elle te crée une carapace pour te protéger, ou te rend plus perméable, plus réceptive, plus sensible à l'essentiel... Mais surtout, elle t'offre l'occasion de prendre conscience de ce qui t'entoure, du monde dans lequel tu évoluais, du monde qui s'offre dorénavant à toi... et ce bout-là, c'est le plus excitant! Insécurisant, j'en conviens, mais tellement excitant!
P.S. Tu avais le pouvoir de prendre la porte de sortie... Eux? pas encore... ou peut-être jamais...
Ton amie N. te dit merci pour ce Chausson.
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