lundi 18 juin 2018

La femme qui ne vieillissait pas... serait-ce toi?

Ma très chère amie de longue date, du temps de notre adolescence, de notre jeunesse et de notre insouciance...

Je te souhaite une belle journée d'anniversaire. Une journée comme une autre tu me diras, mais soyons franches et un brin exigeantes, une journée où il doit faire beau, sans stress ni angoisse, une journée où une personne - au moins - s'en rappelle... il n'y a rien de plus troublant que lorsqu'on oublie ton anniversaire...

Tu te souviens de mon message d'anniversaire de l'an dernier? Ce petit vidéo où tu te faisais masser allègrement à Vegas? C'était il y a (déjà) un an... Cette année, je manque, comme qui dirait, de matériel pour te fabriquer un souhait original... En fait, non... tu m'as, sans le savoir, fourni le thème...

Tu lis La femme qui ne vieillissait pas de Grégoire Delacourt, non? Eh bien, je te soupçonne de l'avoir choisi parce que ton anniversaire approchait... Ne me dis pas que c'est la jaquette qui t'a interpellée... Il n'y a rien d'anodin dans ton choix de romans... Comme si ça se pouvait, une femme qui ne vieillit pas... ça peut bien être le sujet d'un roman...

Tu sais, quand on se retrouve, quand on s'écrit, on a encore 16 ans... tiens, je réalise que c'est 61 à l'envers... Je disais donc que nous avons 16 ans avec 45 ans de vécu... Nous sommes juste un peu plus sarcastiques... Le temps ne réussit pas à nous changer... OK, je ne parle pas ici de notre body... Dans ce temps-là, on se moque bien des années... tant que le hamster est en vie, évidemment...

Bonne fête, ma belle Nicole, avec des démonstrations d'amour et des preuves que la vie est belle!

xxx

P.S. Tu me le dirais si mon hamster skippait, non?

mardi 5 juin 2018

La "déception" de Stephanie Mailer

J'avais lu les critiques de lecteurs... Certains l'encensaient, d'autres le rabaissaient... Mais bon, j'ai dû me laisser séduire par la promotion et les promesses de l'éditeur, les entrevues avec l'auteur jeune et prometteur, et les agréables souvenirs des autres romans de Dicker, et j'ai finalement lu les 635 pages de l'édition numérique. Pas d'une traite parce que je m'arrachais très facilement de ma lecture, tellement l'intrigue était faible...

Ce n'est pas un mauvais roman. Dicker a réessayé sa formule Harry Quebert : numérotation inversée des chapîtres - dans cette histoire, ça n'ajoute aucune complexité chronologique; les nombreux "copier-coller" de certains passages - dans le seul but, à mon avis, d'augmenter le nombre de pages; les encore plus nombreux dialogues des personnages - dans le seul but d'étirer le texte; de nombreux et prévisibles  aller-retour dans le temps ... Et l'auteur ne m'a pas amenée dans le décor des Hamptons comme il l'a fait à Fabien Deglise du Devoir dont les commentaires rejoignent mon impression du roman :
(...) Messages énigmatiques laissant entendre que la vérité, justement, est ailleurs. Indices sortant de l’ombre comme par magie. Tout est là, bien fixé et sans cesse éclairé par les va-et-vient entre 1994, l’année des meurtres, et 2014, l’année de la disparition de Stephanie, posé sur un canevas qui tient toutefois bien plus de la peinture à numéros que de l’acte littéraire fort, original et surprenant. Une toile aux contours prévisibles où la redite et l’accompagnement du lecteur dans cette architecture du mal aux fondations simplistes font perdre très vite l’intérêt, y compris sur les rares ingrédients amusants qui entrent dans la recette. On note ici la présence d’un ex-chef de police devenu dramaturge, à l’ego démesuré, ou la relation adultère et trouble d’un directeur de revue littéraire new-yorkaise avec une jeune collaboratrice.
C'est un roman tout de même digeste qu'on emprunte à la bibliothèque... Deux étoiles sur cinq... pas vraiment plus...


samedi 19 mai 2018

R-accommodements... raisonnables?

Ces dernières semaines, j'ai beaucoup travaillé : à la cabane à sucre (je vous fais grâce des détails...), dans la forêt (ramassage et débitage des grosses branches tombées cet hiver et lors du récent orage), sur le terrain (ratissage des feuilles mortes en quantité industrielle lorsque tu habites dans une érablière, première tonte du gazon), dans le micro-potager (des haricots verts seulement cette année parce que l'ensoleillement est insuffusant pour les autres légumes et salades), dans la Grosse (pour effacer les traces de notre voyage), avec le bois de chauffage (la réserve 2018-2019 est prête) et, bien évidemment, je tricote (ma propre production de gants et mitaines, et celle d'une artisane qui dit à ses clients que c'est elle qui les a tricotés...).

Et comme si ce n'était pas suffisant, j'ai accepté de m'occuper de la vente de garage collective de notre municipalité et de donner des heures à la bibliothèque de La Louise... non sans désintéressement, je l'avoue.

Et j'assume mes décisions... toutes mes décisions!


A la demande des copines de notre Club "social" de lecture, il y a eu rencontre dans une brasserie de Sherbrooke. Ayant décidé de rendre les armes et de privilégier l'amitié à la colère et au ressentiment, j'ai confirmé ma présence. Le souper fut très agréable. Nous avions une sérieuse mise à jour des potins à faire, surtout pour moi. Je dois reconnaître que ce sont, pour la plupart, des femmes intéressantes et drôles. Cependant, lorsque est venu le temps du Club de lecture proprement dit, j'ai été quelque peu décontenancée... Isabelle sort un carnet de notes et un stylo, et semble prendre les "minutes" de la réunion! Je n'ose lui demander si la production d'un compte rendu est rétablie... j'ai peur de m'emporter, de dire le fond de ma pensée... Une autre fille fait de même.... Je crois comprendre que c'est du chacun pour soi, les notes. Je n'ai ni papier ni crayon... Je devrai tout retenir... J'ai le goût de leur dire, que dis-je? leur crier, que ça sert à ça un compte rendu : nous permettre de se référer aux suggestions et impressions des membres. Ma pression monte et j'espère que mon visage n'est pas cramoisi... Je vais m'accommoder... de ma mémoire.

Comme je le mentionnais précédemment, j'ai recontacté la Louise pour lui offrir mon aide et voir où en était la bibliothèque. Je lui ai donné rendez-vous un samedi matin... Elle semblait emmêlée dans ses propos. Les livres avaient été réorganisés par ordre alphabétique d'auteurs et non par genre comme avant mon départ. Le coup de massue m'est venu lorsque j'ai vu une trentaine de petites caisses de livres empilées près de la porte... Quelqu'un - Louise ne se rappelait plus qui - avait vidé la réserve (trop-plein de livres) pour envoyer le tout à quelqu'un... Elle ne se rappelait plus qui non plus... des soeurs y paraît... Wo! J'apprendrai subséquemment que la Société de la culture et du patrimoine vont mettre sur pied un petit musée (parce que c'est subventionné...) qui occupera pratiquement tout le rez de chaussée du presbytère . Exit la bibliothèque? Certains remettent même en question la 'pertinence' d'avoir une bibliothèque! Ma pression monte encore, mon pouls s'accélère et là je sais que ma face est cramoisie! Ladite société me dit que ce sujet sera à l'ordre du jour de leur prochaine assemblée. J'y serai en personne... pour cette pauvre Louise qui n'y est plus mentalement... Je sais cependant que nous devrons nous accommoder des restes...

C'est (bien) mal me connaître...

dimanche 6 mai 2018

Feu de glace... pour en finir avec l'hiver... et le ressentiment


Après la lecture de Il faut qu'on parle de Kevin, j'avais besoin de quelque chose de différent. Tant par la forme que par le sujet. Un Nicci French? Pourquoi pas!

Un peu plus de 300 pages, de courts chapitres - parfait pour moi dont la résistance au sommeil est faible ces temps-ci -, une bonne traduction, mais une histoire assez invraisemblable au début, dont le dénouement est somme toute bien intéressant. On ressent tout de même un léger frisson vers la fin. Je dirais donc une bonne lecture de vacances.


Résumé : Il a suffi d'un échange de regards avec un inconnu croisé dans la rue pour qu'elle renonce à tout. Lorsqu'Alice Loudon se lance tête baissée dans sa relation avec Adam Thallis, elle ne connaît rien de lui, pas même son nom. Sous l'emprise de la passion, elle quitte son compagnon pour aller vivre avec Adam et l'épouse dans les deux mois qui suivent leur première rencontre. Mais à mesure qu'Alice découvre la personnalité complexe et tourmentée de son mari, ce qui n'était que simple curiosité va virer à l'obsession, menaçant peu à peu son couple et son équilibre mental. En fouillant dans le passé d'Adam, c'est sa propre vie qu'elle met bientôt en danger. Un suspense haletant, mené au rythme de l'amour fou, porté à l'écran par le réalisateur Chen Kaige (Palme d'or à Cannes pour Adieu ma concubine) avec Joseph Fiennes et Heather Graham dans les rôles principaux. (Source : Booknode.com... parce que j'ai de la difficulté à résumer objectivement un roman...)


Je ne me souviens plus pourquoi ce roman, et un autre de cette auteure (Jeux de dupes), se sont retrouvés au haut de ma PAL. Aucun souvenir non plus de la personne qui me les a donnés... Ils m'attendaient sur ma table de chevet où, outre ma lecture du moment, je garde à l'oeil le prochain à lire... Mais voilà, je ne sais pas si je vais me taper un deuxième Nicci French...



Parlant de lecture, j'ai confirmé ma présence à une rencontre "amicale" (sic) de notre défunt club de lecture... Mon profond ressentiment s'est presque éteint... Comme il semble que je sois la seule qui ait mal pris ce sabotage organisé, je veux bien privilégier l'amitié à la colère... 



Cet après-midi, petite marche dans la forêt pour constater les dégâts du récent orage... A cette époque de l'année, on voit des petites merveilles de la nature : Dicentra canadensis, tussilage, trille rouge, Erythrone d'Amérique, ail des bois... Emerveillement et apaisement instantanés... bons pour l'âme et l'humilité...

lundi 16 avril 2018

Encore et toujours sur le thème de la mère....


J'ai mis un temps fou à passer au travers des 737 pages de ce roman en raison de la longueur de chaque lettre tenant lieu de chapitre (je lis par chapitre...), mais surtout en raison de l'intensité et de la profondeur du texte. Hier soir, alors qu'il me restait exactement 100 pages à lire, l'auteure - en dépit du prénom - atteignait un certain paroxysme et jetait enfin un éclairage sur les tristes et irréversibles événements... Je l'ai terminé d'une traite... sans pouvoir trouver le sommeil avant une couple d'heures.

Jamais un roman ne m'a autant troublée... Et je ne regarderai pas le film qu'on en a fait...

Non pas que je me sente interpellée par l'histoire... mais quelques propos m'atteignaient, qui me rappelaient ces instants où, avec mon fils, j'avais la désagréable impression que j'étais en présence d'une autre personne, d'un inconnu, que j'étais incapable de cerner, de lui faire confiance... Bref, il était une énigme pour moi, son père, ses professeurs, ses amis... et il le sera toujours...

La fin m'a particulièrement troublée : elle l'accueillera chez elle à sa sortie de prison... Quelle ironie... C'est ça, l'amour inconditionnel d'une mère pour son enfant?

P.S.  C'est le premier auquel j'accorderai un 5 étoiles...

jeudi 22 mars 2018

A-mère...

La mère et tout ce qui gravite autour de l'utérus - la conception, la reproduction, la maternité, la grossesse, la naissance - sont des sujets inépuisables pour les auteurs. Il me semble même que c'est la toile de fond de presque toutes mes récentes lectures...

J'ai déjà parlé de ma "maternitude"; je ne reviendrai pas là-dessus... Je l'assume...

Je n'aime pas ma mère... enfin, pas d'un amour filial inconditionnel... Ah! je ne lui manquerai pas de respect ni ne lui ferai aucun mal, mais je suis incapable de ressentir le moindre "amour" pour cette femme... J'ai toujours éprouvé une certaine gêne lorsque je parle d'elle ou que je suis vue en sa compagnie. Je pense que mon père éprouvait la même gêne... Mon père contrôlant décédé, j'aurais cru qu'elle s'émanciperait, qu'elle s'épanouirait... eh non... c'est la désinhibition totale, la dépendance... Lâchée lousse, sans aucune balise, elle nous  révèle son peu d'intelligence et son absence totale d'introspection... Elle vieillit mal, en accéléré à mes yeux - mais pas aux yeux de certains de ma fratrie... La perception que nous avons d'une même personne est tellement différente d'un enfant à un autre qu'on en vient à croire que nous sommes issus de huit mères... parce que nous sommes huit enfants... huit gros égos... huit qui devaient cohabiter jusqu'à l'affranchissement qui vient, généralement, avec la majorité...

Ce matin, à la banque où nous allions par affaire, ma mère, ma soeur-son-clone-au-cordon-qui-saigne-encore, et moi, ma mère a une fois de plus montré qu'elle avait un QI au plancher... la courroie glisse... Ma soeur l'a confortée dans son idiotie... double déception, double gêne... ma mère et ma soeur...

Je côtoie des femmes très âgées.  Elles sont autonomes - auto ou réseau aidant, intelligentes - le regard allumé, elles discutent, écoutent, analysent... J'aimerais pouvoir échanger avec ma mère, mais c'est le vide exaspérant...

Je me demande quelle femme je serai à son âge - 84 ans, si je m'y rends évidemment... Je sais que je serai plus autonome au  point de vue cognitif parce que j'ai acquis des compétences et que je connais mon réseau, que j'ai développé des habiletés et des intérêts dans plusieurs sphères de la vie, que j'ai reçu une éducation et une formation qui m'ont assuré une autonomie... J'ai un bon sens de l'humour - il me semble, et je capable d'empathie et de compassion... Je suis intelligente et curieuse... déterminée... etc, etc. Je peux être humble et reconnaissante... et aussi capable d'indulgence. Enfin tout ce que j'aurais souhaité chez ma mère...

Pas facile, n'est-ce pas? J'aurai au moins une tonne d'anecdotes à raconter... parce que je devrais être capable d'en rire...

vendredi 16 mars 2018

Bord de mer, bord de mères....

Ce livre de poche de quasiment 600 pages s'est frayé un chemin jusqu'à moi en passant entre les mains de ma grande copine et complice Nicole, celles de son amie D-F, une presque voisine, pour séjourner dans ce lieu commun qu'est la friperie de mon village, avant de se retrouver sur ma mini-PAL de ma table de chevet. Mon départ pour le sud des Etats-Unis était imminent et ma réserve de livres à lire au cours de notre séjour de quatre mois complète... Et de retour dans ma forêt enneigée, la nostalgie du bord de mer m'a attirée... Je sais aussi que mon amie adore la mer, la côte américaine... J'imagine que c'est la raison pour laquelle elle l'a lu.

A la recherche d'une image pour illustrer cette publication, j'ai lu une couple de résumés de libraires et quelques commentaires de lectrices... parce que ce roman est, selon moi, un roman de filles.

Habituée aux apnées provoquées par la lecture de polars, je m'attendais à autre chose qu'une suite d'histoires et d'interactions de femmes plus ou moins superficielles, rendues à différentes étapes de la maternité, liées par le sang et ce lieu de villégiature de la côte du  Maine, autour desquelles gravitent des hommes 'accessoires'. Les personnages sont crédibles. Les lieux et le contexte géographique sont eux aussi bien décrits. J'ai aimé qu'il n'y ait pas trop de redondance et que la traduction soit de bonne qualité. Mais le rythme... ouf... Il commence à s'accélérer après 450 pages, laissant peu de pages pour l'aboutissement de l'histoire qui aurait pu être toute autre, à mon avis...

Pas un 'coup de coeur', mais je le recommanderais comme roman de vacances, au bord de la mer, un verre de vin dans sa main libre...