dimanche 16 septembre 2018

Mon beau Harry!

Harry Bosch... mon inspecteur préféré! Je ne veux pas voir la série télévisée.  Je veux le voir tel que je l'imagine dans les romans de Connelly : la cinquantaine, beau mâle, une taille moyenne, en très léger surpoids, les cheveux grisonnants et un peu bouclés, la démarche assurée... En consultant l'intégrale Harry Bosch sur le site Senscritique.com, je suis rassurée : il me reste encore des heures de plaisir..

Je viens de terminer Echo Park paru aux Editions du Seuil en 2007. 368 pages de plaisir!  
En 1993, la jeune Marie. Gesto disparaît à la sortie d'un supermarché d'Hollywood. L'affaire est confiée à l'inspecteur Bosch, qui ne peut pas la résoudre. Hanté par cet échec, Bosch rouvre le dossier année après année, mais sans grand succès. Il n'a pas renoncé et 13 ans plus tard, Bosch, qui est maintenant affecté à l'Unité des Affaires Non résolues, reçoit un appel du District Attorney lui signalant qu'un suspect accusé de deux meurtres de femmes particulièrement ignobles, dont celui de Marie Gesto, est prêt à passer aux aveux moyennant un recours à la procédure du plaider coupable qui lui éviterait la condamnation à mort. La tâche de Bosch consiste donc à recueillir ces aveux et à vérifier si l'assassin n'est pas en train de duper l'appareil judiciaire afin d'éviter la piqûre. Il va donc devoir être en contact avec l'individu qu'il recherche depuis treize ans et, tout de suite, c'est la haine. 

En épluchant le dossier établi par Bosch treize ans plus tôt, le District Attorney découvre une erreur capitale dans l'enquête qu'il a menée. Le co-équipier de Bosch, Jerry Edgar, aurait reçu un coup de fil de l'assassin et, négligence ou autre, n'a pas remonté l'appel. Résultat : Bosch et lui auraient, de fait, laissé courir un tueur en série des plus cruels et dangereux. (Merci Renaud-Bray pour le résumé!)
Je l'avoue, j'ai une préférence pour le genre policier, pour le polar... En dépit d'une traduction plutôt inégale en qualité, j'ai beau aimé ce Connelly. L'intrigue commence tôt et nous garde captive jusqu'à la fin. Je le recommande, sans lui donner de note... avec Harry, je ne peux pas être objective...

dimanche 9 septembre 2018

Amélie

Amélie Nothomb, on l'aime ou on ne l'aime pas. Moi, je suis de ceux qui l'aiment. Beaucoup même! Ah! je n'ai pas lu toute son oeuvre, mais les romans que j'ai lus m'ont procuré beaucoup de bonheur : Le sabotage amoureux (1993), Stupeur et tremblements (1993). J'aime son humour, sa dérision, son originalité, son excentricité, sa culture.

Avec Pétronille, je n'ai pas été déçue. Un roman à saveur autobiographique dans lequel elle raconte sa relation avec une compagne de beuverie champenoise, admiratrice et romancière de surcroît. C'est léger, intelligent et pétillant!



mercredi 5 septembre 2018

La vie conjugale... quoi de neuf?


Un cadeau de Nicole... En le mettant dans le sac, elle devait imaginer mon sourire entendu lorsque je verrais le titre... Je connais ses idées sur le sujet, et elle les miennes, mais je l'imaginais mal en train de choisir délibérément ce roman.


Un peu de sérieux... Comment un auteur peut-il espérer capter l'intérêt de ses lecteurs avec ce thème usé? Douglas Kennedy a pourtant réussi ce tour de force avec ce roman paru en 2005. D'accord, rien de nouveau, un rien de morale, et l'auteur nous épargne au moins une trentaine d'années de petite vie de ce couple typiquement américain et prévisible. Même la fin est prévisible... Cependant, je dois reconnaître que le rythme - parce qu'une vie, même ordinaire et conjugale, a son rythme - est intéressant.

L'Express compare l'auteur à Flaubert, point de vue qui se défend...
L'héroïne de Kennedy ressemble comme deux gouttes d'eau à celle de Flaubert. Hannah appartient à la bourgeoisie de la côte Est. Comme Emma, elle épouse un jeune homme sage et discret, puis s'installe avec lui dans un trou perdu - la Nouvelle-Angleterre tient lieu de Normandie et le jeune Dan Buchan ressemble à s'y méprendre au pénible Charles Bovary. Comme Emma, elle renonce à ses rêves (qui prennent ici, singulièrement, la forme d'un séjour à Paris) et se transforme, inéluctablement, en «maman de province». Comme Emma, elle est rongée par l'insatisfaction, la sensation de s'être trompée de voie. «Toi et moi nous faisons des choix que nous regrettons instantanément, mais nous continuons quand même», lui lance son amie Margy (son double, son opposé: tandis qu'Hannah s'enferme dans la morosité étriquée d'une banlieue du Maine, Margy vit à Manhattan, croque les hommes, cumule les mariages et brûlera sa vie par les deux bouts). Comme Emma, Hannah connaîtra une passion fulgurante... mais avec une crapule qui disparaîtra après l'avoir contrainte à «trahir» son pays et sa famille. Comme Emma, elle devra faire face à l'hypocrisie puritaine lorsque les secrets seront étalés au grand jour et que les mensonges feront surface. L'exercice serait assez vain s'il n'était signé par Douglas Kennedy, maître du thriller psychologique et observateur implacable de l'Amérique, ce pays où il naquit voici près de cinquante ans et qu'il décida de quitter pour Paris et Londres. Kennedy ne fait pas que copier Flaubert, loin de là: il s'inspire d'une oeuvre mythique pour accoucher d'un livre splendide, palpitant, au suspense soigneusement dosé, et qui égratigne avec de beaux arguments les fariboles nationalistes et bien-pensantes aboyées par les néoconservateurs de la Maison-Blanche.
Le reste de leur analyse est très intéressant et explique leur emballement pour ce roman.

Bon, l'ai-je aimé? Oui. Le recommanderais-je? Pourquoi pas! C'est un roman intelligent, assez bien traduit, qui ne verse pas dans la dentelle et qui m'a tout de même amenée à faire une certaine introspection...