dimanche 10 janvier 2021

Relier les points

Une de mes résolutions pour cette année, c'est de lire un peu, juste un peu, moins de romans policiers. La tiendrai-je? Est-ce si important?


La Casa de la danza de Dominique Hudson, un auteur québécois, paru chez Libre Expression (2020, 320 pages).

«Elle embrassa les fleurs délicatement et, dans un geste rempli d'amour, les lança dans l'océan avec l'espoir que celui-ci avait entendu ses prières et que ces fleurs en guise d'offrande suffiraient. » Dans La Havane du début des années 1960, Alicia, danseuse principale de la Casa de la danza, confie sa fillette Maria et sa mère Célia à El Caballero afin qu'elles aient une vie meilleure. C'est lors d'un orage épouvantable qu'elles disparaissent. Une belle et envoûtante histoire « musicale » qui nous plonge dans l'atmosphère festive des grands cabarets des années 1960 et 1970, avec cigares et rhum, tant à La Havane qu'à Little Havana, le quartier d'immigrants illégaux cubains de Miami, et à Montréal.


Relier les points...

Petite, j'aimais recevoir des cahiers à colorier, des cahiers où je recréais des images en reliant les points. Il m'est revenu ce souvenir en lisant ce roman.

J'ai jamais mis les pieds à Cuba mais je sais qu'elle est la destination préférée de plusieurs de mes amis. J'ai une bonne idée du contexte politique. Je suis aussi une piètre danseuse, je ne connais pas le milieu de la danse, mais j'aime bien assister aux belles prestations. Ceci dit, parler de la danse sans qu'on «entende» la musique, sans qu'on imagine les pas, le rythme, qu'on «voit» les personnages, il manque à mon humble avis une certaine dimension. L'école de danse, elle sert de trame de fond à un drame humain (devoir se séparer de sa toute petite fille et de sa mère avant le nouveau régime de Castro), et aux histoires d'amour reliées par la passion de la danse et l'espoir de retrouvailles.  L'auteur est allé à l'essentiel, aux moments marquants de l'histoire, laissant des trous immenses. Je devais relier les points... Visuelle, j'aurais aimé «voir» les personnages : sont-ils grands, petits, cheveux châtains, noirs...? On sait qu'ils fument tous le cigare et boivent tous du rhum, mais c'est à peu près tout. Le rythme (de l'écriture, j'entends) est relativement égal. Les mots sont justes, beaux, recherchés. A la fin, le rideau tombe (d'un coup!) me laissant sur mon appétit, mais là encore, j'ai dû imaginer la scène. J'ai tout de même passé un bon moment...


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