mercredi 10 février 2021

Aspirée par la noirceur!

Depuis quelques semaines, je dors plus, je dors mieux. J'ai donc moins de temps pour lire. Et pas question que je le perde à lire n'importe quoi...



Je venais donc d'abandonner L'aveugle au pistolet de Chester Himes, un roman noir sur le Black Power à Harlem (un pléonasme?), et j'avais envie de me perdre dans un «bon» roman, un «bon» polar. Et comme j'ai de la suite dans les idées (plus dans mes idées que dans l'ordre de publication...), j'ai choisi Carrières noires d'Elena Piacentini (Ed. Au delà du raisonnable, 2012, 368 pages). Et me voilà littéralement aspirée dès les premières pages...

Depuis les carrières souterraines et glacées de la petite ville de Lezennes, près de Lille, un homme-ombre surveille. C’est son domaine, son royaume. Il fuit ceux d’en-haut mais connaît tous leurs secrets, entrevus depuis leurs caves. Et de secrets, la ville du Nord n’est pas avare : les sales dossiers que la vieille sénatrice Maes cache dans son coffre-fort, les ambitions présidentielles de son neveu, les rêves de villégiature de sa femme de ménage… Jusqu’au jour où le commandant Pierre-Arsène Leoni, prêt à quitter définitivement Lille pour rejoindre sa Corse natale, tombe sur le corps sans vie de l’ancienne sénatrice et où la ville secrète se transforme en ville assassine…

J'ai tout de suite reconnu la plume de Piacentini (voir mon billet sur Aux vents mauvais, le septième et dernier de sa série Pierre-Arsène Leoni). Carrières noires est le 4e, ce que j'ai constaté dès l'entrée en scène de Leoni.

Les histoires, nombreuses, dont le degré de suspense varie, s'entremêlent pour s'imbriquer parfaitement dans le dernier tiers. La trame qui les relie est cependant solide, même si le contexte est parfois un peu banal et léger. Le ch'ti et le corse sont spontanément traduits, évitant les notes de fin de page ou les recherches sur le net. L'humour, le deuxième degré, sont omniprésents; comme les détails historiques des lieux; comme le côté sombre et tordu de certains personnages; comme l'amitié indéfectible des enquêteurs envers leur ex-commandant (ici, la lecture préalable des autres tomes aurait expliqué le «ex»...). Les personnages sont ici encore très attachants, humains. L'action, subtile, m'a fait dévorer les derniers chapitres. Excellent choix si l'on recherche un polar «léger» et intelligent!

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