vendredi 23 avril 2021

Chandler, un intemporel!

Raymond Chandler, Pierre T. nous l'avait recommandé, comme tant d'autres excellents auteurs de romans policiers, mais voilà, j'avais enfoui ça quelque part dans ma mémoire. Un soir, son nom me passe sous les yeux et la recommandation de Pierre me revient... 


Adieu, ma jolie de Raymond Chandler, publié en 1941.

Devant une boîte de Los Angeles, le privé Philip Marlowe se heurte à Moose Malloy. Ce colosse, qui vient de purger huit ans de prison, est en quête de son amie Velma, jadis chanteuse dans l'établissement. Il saccage la boîte et tue le directeur avant de s'enfuir. La police fait appel à Marlowe pour le retrouver. Utilisant le vieux précepte "cherchez la femme", le détective se lance à la poursuite de la fameuse Velma. En parallèle, il joue au garde du corps pour un client qui doit racheter un précieux collier de jade volé à une amie. Les deux affaires vont se croiser. Dans ce second volet de la saga consacrée à Marlowe, l'intrigue peut paraître alambiquée, car Chandler écrivait ses romans en utilisant d'anciennes nouvelles qu'il rajustait entre elles. C'est pourtant un de ses livres les plus réjouissants. Chaque page recèle son style inimitable, son lot de bons mots et de dialogues pétillants. Dick Richard a porté ce classique du genre à l'écran, avec Robert Mitchum et Charlotte Rampling. --Claude Mesplède


Sur la page FB de mon amie Micheline qui, chaque lundi, nous demande ce que nous lisons, j'ai avisé ses lecteurs, et lectrices évidemment, que les ultrasensibles aux propos racistes s'abstiennent. Certains sont incapables de mettre les mots dans leur contexte, leur époque, et je n'avais pas envie de soulever un débat.

Ceci dit, avec Adieu, ma jolie, j'ai été déportée dans le temps, mais la nature humaine, elle, n'a pas changé. Chandler ne fait pas dans la dentelle, il va à l'essentiel. Les ambiances et les lieux sont décrits avec une économie de mots, mais on sait immédiatement de quoi il en retourne. Je me suis rapidement attachée à ce détective typique et viril des vieux films policiers. Pas de temps morts : l'action, pour l'époque (1940) où le téléphone (filaire...) et l'auto sont les seules technologies, nous amène dans un milieu et des lieux où le crime et la corruption se moquent de l'ordre et des bonnes consciences.

Un roman policier parfait pour les vacances! Et un auteur à découvrir! Merci Pierre T. pour cette excellente recommandation.

samedi 17 avril 2021

Désillusionnée...

Les critiques à l'égard de Maxime Chattam sont très positives. Ses fans sont inconditionnels. Mais je n'en ferai pas partie.


L'illusion de Maxime Chattam, publié aux Éditions Albin Michel en 2020 (550 pages).

Bienvenue à Val Quarios, petite station de ski familiale qui ferme ses portes l'été. Ne reste alors qu'une douzaine de saisonniers au milieu de bâtiments déserts. Hugo vient à peine d'arriver, mais, déjà, quelque chose l'inquiète. Ce sentiment d'être épié, ces "visions" qui le hantent, cette disparition soudaine... Quels secrets terrifiants se cachent derrière ces murs ? Hugo va devoir affronter ses peurs et ses cauchemars jusqu'à douter de sa raison...
Bienvenue à Val Quarios, une "jolie petite station familiale" où la mort rôde avec la gourmandise d'une tempête d'été.


J'étais pourtant sûre qu'on s'entendrait bien, Maxime et moi, lorsque j'ai lu cette épigraphe :

« Le grand mensonge de l’immortalité personnelle détruit toute raison, toute nature de l’instinct – tout ce qui, dans les instincts, est bienfaisant, favorise la vie, garantit l’avenir, désormais suscite la méfiance. Vivre de telle manière que vivre n’ait plus de sens, voilà désormais qui devient le sens de la vie. »

« J’appelle dépravé tout animal, toute espèce, tout individu qui perd ses instincts, qui choisit, qui préfère ce qui lui fait mal. »

L’Antéchrist, Friedrich Nietzsche.


Mais voilà, il ne m'a pas impressionnée ni séduite... Bonne entrée dans le sujet mais après, calme plat.  Apparaissait régulièrement un début de suspense, mais voilà, la flamme s'éteignait immédiatement.  Le personnage principal était différent de la description qu'il faisait de lui-même en début de roman; les autres, on pouvait facilement se les imaginer car leur description était assez juste. La trame de l'histoire était pourtant assez intéressante. Disons que Chattam a dévié mon attention ailleurs pendant un bon bout de temps, rendant le dernier quart du roman plus distrayant. Je m'attendais à un roman plus étoffé, plus solide, plus mature. Le vocabulaire était plutôt ordinaire... C'est mon premier Chattam et à moins d'une critique vraiment convaincante, ce sera mon dernier.

Cent fois sur le métier...

Je viens de traverser une zone de turbulence : une saison des sucres très (très) décevante et, la cerise sur le sundae, la perte du contenu de mon portable (documents, ebooks, photos, vidéos, images...) qui n'a pas toléré la dernière mise à jour de W10. Bah! le contenu, à part un document unique dont la perte m'a presque fait saigner du nez, n'était pas capital, mais lorsque les fonctions se sont une à une désactivées, j'ai dû reconnaître que j'avais atteint les limites de mes compétences informatiques. Réinitialisation et réinstallation par un professionnel, c'est toujours moins dispendieux qu'un nouvel appareil. Là, je dois tout réinstaller. Cent fois sur le métier...







samedi 3 avril 2021

Karine Giebel : excellent!

Lorraine voulait que je lui suggère quelque chose de bon à lire. Mes dernières lectures n'étaient pas si bonnes que ça. Dans un échange avec Nicole, je lui dis que j'ai envie d'essayer Karine Giebel dont j'avais vu passer quelques couvertures intrigantes (je suis très attirée par les belles couvertures...) et elle me cite d'une couple de titres qu'elle a bien aimés de Giebel, dont Ce que tu as fait de moi (Éditions Belfond, 2019, 417 pages). Ce sera ma prochaine lecture et ma suggestion à Lorraine.


Personne n’est assez fort pour la vivre. Personne n’est préparé à l’affronter, même si chacun la désire plus que tout. La passion, la vraie… Extrême. Sans limites. Sans règles. 
Cette nuit, c’est le patron des Stups, le commandant Richard Ménainville, qui doit confesser son addiction et répondre de ses actes dans une salle d’interrogatoire. Que s’est-il réellement passé entre lui et son lieutenant Laëtitia Graminsky ? Comment un coup de foudre a-t-il pu déclencher une telle tragédie ? Si nous résistons à cette passion, elle nous achèvera l’un après l’autre, sans aucune pitié. Interrogée au même moment dans la salle voisine, Laëtitia se livre. Elle dira tout de ce qu’elle a vécu avec cet homme. Leurs versions des faits seront-elles identiques ? Si nous ne cédons pas à cette passion, elle fera de nous des ombres gelées d’effroi et de solitude. Si nous avons peur des flammes, nous succomberons à un hiver sans fin. 
Un sujet inépuisable, déplorable, inexcusable, que les violences faites aux femmes. Elles font la une des journaux, elles sont dénoncées, décriées, interdites par des lois, des règlements, mais sont le quotidien de beaucoup trop de femmes, de filles. Giebel trouve les mots pour aller à l'essentiel de la trame du roman. Pas de description détaillé des agressions, mais le jeu des prédateurs...



Sans «occulter» l'abus de pouvoir, le harcèlement, le viol, la violence physique et psychologique, la manipulation, Giebel met en lumière le côté pervers d'une passion amoureuse, de l'obsession sexuelle. Aucun détail scabreux, mais on les devine entre les lignes, dans le ton des interrogatoires. On a les deux côtés de la médaille, celui de la victime et celui de son agresseur principal, parce que celui-ci aura su s'adjoindre la complicité de l'équipe d'enquêteurs. Un contexte malsain, toxique, duquel il est pratiquement impossible de s'échapper, d'en sortir vivant. Le prix à payer est trop élevé. C'est un roman dérangeant, tordu, oui... crédible aussi. La finale remet les choses en perspective, soulève le doute, pour basculer dans la psychose... C'est magnifiquement bien écrit, aucun temps mort.

Nicole, c'était une excellente suggestion de lecture!