dimanche 6 juin 2021

Étrange, en effet!

J'avais envie de légèreté et de nouveauté. Et la magnifique couverture de 10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange de Elif Shafak (Éd, Flammarion, 2020, 400 pages) et un résumé intriguant m'ont incitée à le lire.


Et si notre esprit fonctionnait encore quelques instants après notre mort biologique ? 10 minutes et 38 secondes exactement. C'est ce qui arrive à Tequila Leila, prostituée brutalement assassinée dans une rue d'Istanbul. Du fond de la benne à ordures dans laquelle on l'a jetée, elle entreprend alors un voyage vertigineux au gré de ses souvenirs, d'Anatolie jusqu'aux quartiers les plus mal famés de la ville. En retraçant le parcours de cette jeune fille de bonne famille dont le destin a basculé, Elif Shafak nous raconte aussi l'histoire de nombre de femmes dans la Turquie d'aujourd'hui. À l'affût des silences pour mieux redonner la parole aux « sans-voix », la romancière excelle une nouvelle fois dans le portrait de ces « indésirables », relégués aux marges de la société.


Comment qualifier ce roman? Roman noir, socio-philosophique...

Chacune des dix minutes qui suivent l'arrêt du coeur de cette pauvre fille va libérer de son esprit toujours en fonction des souvenirs des écueils des traditions familiales, de la culture orientale, de la religion musulmane, de l'innocence de l'enfance, de la résilience, des ambiances, des rares amitiés de ce milieu glauque. Shafak a trouvé une trame originale pour donner une voix aux filles et femmes turques via les souvenirs de cette prostituée très attachante, douée pour le bonheur en dépit du sort réservé aux personnes de sa condition.

Je m'attendais à autre chose, je ne sais pas, quelque chose de plus solide... mais bon, ça changeait du genre polar! 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Je suis ouverte aux commentaires constructifs!