dimanche 30 août 2020

Incartades littéraires

Mon silence laissait croire à une pause de lecture, mais non, j'ai lu... Je me suis même offert un changement de genres...
Défi-lecture 2018-2019 – Défi Lecture Haute-Corrèze


Les falaises de Virginie DeChamplain (Éd. La Peuplade, 2020, 224 pages). Résumé V. vient d’apprendre que l’on a retrouvé le corps sans vie de sa mère, rejeté par le Saint-Laurent sur une plage de la Gaspésie, l’équivalent « du bout du monde ». Elle regagne là-bas, brusquement, sa maison natale, et se confectionne une « île » au milieu du salon venteux, lieu désigné pour découvrir et mieux effacer – ou la ramener – l’histoire des femmes de sa lignée à travers les journaux manuscrits de sa grand-mère. V. se voit prise dans sa lecture, incapable de s’en détacher. Sa seule échappatoire réside derrière le comptoir d’un bar au village, dans une chevelure rousse aérienne, et s’appelle Chloé.


Mon avis. On évolue dans un monde de femmes. Des femmes différentes mais toutes reliées par un besoin de liberté, de s'évader, mais retenues par quelque lien de sang, de vie, de misères, d'histoire... C'est bien écrit, c'est intelligent, c'est poétique... Peut-être n'ai-je pas su lire entre les lignes, mais j'aurais aimé mieux comprendre les conflits mère-fille, le suicide de la mère... Mais est-ce vraiment nécessaire de tout comprendre?






Diane demande un recomptage, de Marie-Renée Lavoie (Éd. XYZ, 2020, 280 pages). La suite de Autopsie d'une femme plate.

Résumé. Jacques (j’ai soufflé intérieurement, du calme, Diane, du calme)… j’ai des amis incroyables, une job gratifiante, un nouveau chum (il a très légèrement sursauté, moi aussi), je me suis jamais sentie aussi bien, aussi belle, nos enfants sont heureux, en santé, si on m’offrait de rencontrer Dieu en personne, je saurais même pas quoi y demander. Celui de nous deux qui passe pas à autre chose, c’est toi, mon vieux. » Diane a dû faire une croix sur son mariage, mais elle a encore assez d’amour pour trente. Alors elle donne généreusement : d’abord à ses grands enfants, puis à sa meilleure amie Claudine et à ses filles, et bientôt, à toute une classe de petits qui ne demandent pas mieux, et même à Madeleine, l’adorable voisine fripée toute perdue dans sa grande maison ouverte au vent et aux chats. Ça en laisse encore assez pour un homme capable de la faire sentir comme une reine... Lady Di, ça sonne bien, non?

Mon avis. Distrayant! Moins que le premier, mais distrayant quand même!


Pourquoi Lehane? Parce qu'il est l'auteur «imposé» de notre prochain club de lecture de romans policiers. Et parce qu'il m'avait laissé un excellent souvenir avec son Mystic River. Et pourquoi Moonlight Mile publié aux Éditions Payot et Rivages en 2011 (384 pages)? Aucune idée...


RÉSUMÉ : Patrick Kenzie et Angela Gennaro ne sont plus détectives privés. Patrick travaille pour une grosse société de surveillance qui refuse de l'embaucher définitivement car il n'est pas assez « lisse » pour son patron. Il est toujours consumé par la colère face aux injustices et c'est peut-être cela - ainsi que la culpabilité - qui le pousse à accéder à la demande de Béatrice, la tante d'Amanda McCready. Douze ans plus tôt, Angie et lui avaient enquêté sur la disparition de la petite Amanda, mais le fait d'avoir retrouvé l'enfant s'était soldé par un fiasco humain. Selon Beatrice, Amanda, aujourd'hui âgée de 16 ans, a de nouveau disparu et elle est peut-être en danger... Comme Gone, Baby, Gone, Moonlight Mile est un roman totalement contemporain qui dépeint une Amérique en proie à une grave crise morale et sociale. L'auteur de Mystic River et de Shutter Island n'a rien perdu de son art de la métaphore, des dialogues incisifs et des scènes choc. L'art de faire palpiter la vie à chaque page.


Mon avis. L'action commence à partir du 5e chapitre (ou je suis lente à comprendre...), mais ça va durer jusqu'à la toute fin. Je me suis demandé si je n'aurais pas dû lire Gone, Baby gone avant, mais non, les références à ce roman étant somme toute peu nombreuses. Lehane a ce talent de décrire les ambiances, les lieux, les personnages : on les voit, on y est. Comme dans Mystic River, il nous fait évoluer dans le monde cruel des gangs criminalisées où tout se paye, où la police n'intervient jamais, où tout peut arriver. Évidemment, c'est un polar américain... il se termine bien! Désolée, je ne voulais pas vendre la mèche... 

vendredi 21 août 2020

Où est mon gâteau!


On te sert un morceau de gâteau, disons un Fôret noire (OK, c'est cliché, mais c'est le premier nom qui me vient à l'esprit!), et tu n'en as pris que trois bouchées qu'on t'enlève ton assiette!!!! Tu es d'abord incrédule, puis tu te mets à la recherche du reste de ton assiette. C'est ce qu'il m'est arrivé avec le Restez chez vous de Nicolas Feuz publié aux Éditions Slatkine & Cie en pleine «épidémie».



Une maladie mystérieuse paralyse l’Europe. La survie du monde dépend de l’enquête d’un journaliste têtu, à la recherche du patient zéro, et de l’investigation d’une inspectrice de police obsédée par des disparitions d’enfants. Et si les deux se rejoignaient ? Une histoire effroyable où la Suisse est l’épicentre d’une contamination planétaire. Aussi effrayant qu’irréel. Tellement vrai. Du Feuz à l’état brut. Le livre événement de 2020.


Beaucoup savent ce que je pense de cette psychose collective créée par nos charmants technocrates et différents paliers de gouvernement (et c'est là qu'on voit qu'on en a beaucoup!), et des dégâts irréversibles qu'elle a engendrés. Pourquoi lire un polar basé sur une épidémie, alors? Parce qu'il y avait autre chose, que la (vraie) vie continue, que la nature humaine est plus forte que tout.

Je trouve donc ce titre accrocheur et en sous-titre, Épisode 1, Épisode 2 et Épisode 3. Je pense qu'il s'agit de nouvelles, donc d'histoires courtes, différentes. Mais non! Chaque épisode est la suite de l'autre. Et c'est bon! Très bon même! Jusqu'à ce que j'arrive à la fin du troisième épisode et qu'il me manque la fin. Je la trouverai au terme de maintes recherches, en format .pdf, mais l'important, c'était de connaître le dénouement de l'histoire.

Mon avis. J'ai adoré la formule et le style de Feuz. Il connaît le contexte : il est procureur à Neufchâtel. Ses principaux protagonistes, un journaliste et une inspectrice, sont crédibles et attachants. Le contexte est on ne peut plus actuel : la contamination, les morts, le confinement, etc...  La trame est à ce jour originale parce que pas encore exploitée par les auteurs (ça viendra!), le rythme est soutenu et croissant, l'aboutissement effrayant et inquiétant! Du gâteau! Je mets Feuz sur ma liste d'auteurs à lire!



mardi 18 août 2020

Recommandés par mes amies!

Autopsie d'une femme plate par LavoieAutopsie d'une femme plate de Marie-Renée Lavoie, Éd. XYZ, 2017, 201 pages). Ce petit roman est tombé à point nommé dans ma vie. Non pas qu'il m'arrive la même chose que Diane, son personnage principal, mais dans mon horizon troublant, déroutant et incertain, entre les mains du pouvoir scientifico-politique, il me manque cette complicité avec mes amies, ces rendez-vous où on réglait le sort du monde, où on avait une solution pour tout, où on tournait tout en dérision, où on écoutait l'autre sans la juger... 

Résumé : LE SYNDROME DE LA VIS EST INCLUS POUR UNE PÉRIODE LIMITÉE. PROFITEZ-EN !Autopsie d'une femme plate« J'aime quelqu'un d'autre. » Ma tête s'est remplie de sang. Mes yeux, sous la poussée, ont vibré dans leur orbite ; quelques millilitres de plus et ils s'exorbitaient. Ça m'a paru tellement insensé que j'ai jeté un oeil à la télé en souhaitant que les mots viennent d'ailleurs. Mais les deux vedettes qui essayaient de fourrer un poulet au prosciutto riaient à gorge déployée. Elles ne parlaient pas de désamour. « Diane? je voulais pas? c'est pas toi, mais? ouffff? » Ainsi débute Autopsie d'une femme plate. Quelques jours avant les festivités marquant leur vingt-cinquième anniversaire de mariage, Diane Delaunais, quarante-huit ans, est délaissée par son mari, parti vivre une histoire d'amour avec « quelqu'un d'autre (sexe non déterminé, mais prévisible) », assurément plus jeune. Une histoire banale ? Pas vraiment... puisqu'elle est racontée par Marie-Renée Lavoie avec le sens de l'observation et la grande vivacité d'esprit qu'on lui connaît, le tout agrémenté d'une bonne dose d'humour et de tendresse.

Mon avis. Une recommandation de Micheline, une collègue de travail, devenue auteure à la retraite, bouquivore et critique littéraire! Rafraîchissant, intelligent, sans prétention! La vraie vie! J'ai même ri (fort). Je garde sa suite, Diane demande un recomptage, pour mon prochain spleen... 
L'étrange été de Tom Harvey par SantiagoPour mes lectures, je suis à la remorque de Nicole. Et pour d'excellentes raisons : elle repère les bons coups littéraires.

J'ai donc enfilé avec ce presque-polar qu'elle venait de lire : L'étrange été de Tom Harvey, paru aux Éditions Actes Sud en juillet 2020 (396 pages). 

Résumé : Le fameux peintre Bob Ardlan semble être tombé du balcon de sa somptueuse villa de bord de mer au sud de Naples. Son ex-gendre enquête sur fond d'airs de jazz, de jet-set internationale et de rasades de limoncello. Un polar romantique, élégant et agile, étrangement captivant par son ambiance surannée à la Agatha Christie.

Mon avis. Je dis «presque-polar» parce que c'est un agréable mélange de genres. Romance, enquête, musique (jazz), dans le contexte idyllique de l'Italie où je ne mettrai jamais les pieds de mon vivant! Nombreuses références musicales, gastronomiques et touristiques. Divertissant! Le rythme, l'intrigue et l'humour de cet auteur m'ont gardée captive jusqu'à la fin. Excellente lecture de vacances!

lundi 10 août 2020

Patterson : je l'ai lu jusqu'au bout!

Notre club de lecture de-romans-policiers-qui-n'a-toujours-pas-de-nom, reprendra ses rencontres dans quelques jours, là où l'épidémie nous a laissés : avec Patterson. J'en ai lu un autre, histoire de me remettre dans le contexte de cet auteur, le deuxième de sa série Alex Cross : Et tombent les filles (Éd. Pocket, 1997, 383 pages).

Image result for et tombent les filles james pattersonRésumé. Alex Cross, policier spécialiste de la psychologie des serial killers, doit affronter deux tueurs qui semblent rivaliser dans l'horreur. Bien que divergeant sur les méthodes, ils choisissent les mêmes victimes :l'un les massacre sauvagement, l'autre kidnappe, pour se constituer un harem, des femmes jeunes et belles, soumises à ses caprices et jouets de ses obsessions. La perfection de leurs scénarios et la complicité qui les unit fait d'eux une redoutable machine criminelle que rien ne semble pouvoir arrêter. La descente aux enfers dans leurs tanières respectives laisse le lecteur abasourdi, épouvanté et sans forces, à l'issue d'une course poursuite psychologiquement exténuante et d'une plongée dans le cauchemar du sadisme. Un roman à lire toutes lumières allumées. -Madeleine Sorel

Mon avis. Ca commence mal : je n'aime pas ce que je lis dans le prologue. Je n'ai jamais aimé les scènes de cruauté. Mais Alex Cross, le personnage principal, a quelque chose d'attachant et je lui fais confiance pour la suite des choses. Je continue ma lecture...

J'adore les chapitres très courts; encore un autre, ah! et puis un autre et un autre... Je ne comprends pas pourquoi Alex Cross ne se démène pas plus au début pour retrouver sa nièce. Beaucoup d'invraisemblances (les filles ne mangent jamais? ne vont jamais à la toilette? ne boivent pas?... Une fille kidnappée, violée, survit à son évasion invraisemblable,  tombe amoureuse d'Alex Cross et retourne sereinement dans son appartement?). Roman écrit en 1997 : aucune technologie (cellulaire, GPS, 911, caméras de surveillance...). Mais je continue... pour parfois devoir prendre une pause tellement l'horreur m'indispose. A 100 pages de la fin, je me questionne à savoir si j'arrête ou continue... Les passages difficiles sont brefs, alors je continue ma lecture... pour en finir! 

Alex Cross et Sampson, son partenaire, sont vraiment très attachants. Pas de surprises quant à la trame du roman (la cruauté, la psychologie des tueurs en série). Le rythme et l'intensité sont soutenus. L'aboutissement, presque prévisible, nous réserve tout de même  des surprises. Patterson ne laisse personne indifférent, mais il ne figurera pas parmi mes auteurs préférés... Je suis trop moumoune!

lundi 3 août 2020

Ben oui, encore Harry!

Je viens de terminer Mariachi Plaza de Michael Connelly (Éd. Calmann-Lévy, 2016, 432 pages). Je suis une faible devant un Connelly, devant Harry... Il m'en reste (heureusement) en réserve, que je garde pour les jours, les nuits, où je veux me faire plaisir!


Résumé. Lorsque, dix ans après les faits, le mariachi Orlando Merced succombe à ses blessures, l’inspecteur Harry Bosch hérite d’un vrai cas d’école à enseigner à la jeune inspectrice Lucia Soto. Hormis une balle retrouvée à l’autopsie, les pistes sont inexistantes. Plus ennuyeux, et dangereux pour Bosch, Lucia semble beaucoup s’intéresser à un autre dossier, et mettre son nez là où il ne faut pas. Très ébranlé par la nature de cette deuxième affaire, Bosch décide de passer outre au règlement et de mener les deux enquêtes de front, malgré les risques encourus dans une ville où la passion politique l’emporte sur tout.

Mon avis. Connelly ne m'a jamais déçue. Jamais. Harry non plus. Dans Mariachi Plaza, il mène deux enquêtes de front : deux cold cases dont un imposé par la nouvelle recrue avec qui il est jumelé, dossiers qui, contre toute attente, seront reliés. Comme dans les autres Bosch, la politique et la corruption - et le jazz! - sont toujours en arrière-plan. La recette fonctionne! Un Connelly, c'est une valeur sûre! Dois-je ajouter que je le recommande?