Hier c'était la Journée de la femme. Quand j'étais rémunérée pour mon travail, cette journée était soulignée par notre syndicat (so-so-so....) par une pause beigne-café-jus (que nous avions grassement payés avec nos cotisations...) et une «épinglette» (avec les années, j'en avais un plein tiroir!). C'était devenu un running gag : femme = beigne! Les «journées internationales de» m'ont toujours laissée de glace, peu importe la cause. Dès le lendemain, on a déjà oublié leur signification.
Récemment, dans les torchons imprimés et télévisés, on s'indigne que des femmes soient encore assassinées, que l'argent promis par le gouvernement pour «protéger» les femmes violentées ne vienne pas, qu'elles seraient plus nombreuses à subir la violence conjugale en temps de «pandémie», de «confinement»... Mais on vit sur quelle planète? La violence, sous toutes ses formes, existe depuis toujours. Subtile, mais réelle. Inacceptable, mais réelle. Inexcusable, mais réelle. Les gars sont violents, les filles sont violentes, les enfants sont violents, les vieux sont violents, les familles sont violentes, les politiciens sont violents... On a tous eu envie, dans notre tête du moins, de dévisser la tête de quelqu'un, de lui crier après, de casser quelque chose... C'est aussi la seule forme de pouvoir qu'ont certaines personnes. Pas toutes, heureusement... mais sortons-nous la tête du sable! Il faut certes la dénoncer, la traiter, la punir, mais si on commençait par la comprendre, l'analyser... La voir, à tout le moins! La refuser ensuite... Tellement plus facile à dire qu'à faire cependant.
Et la «pandémie» n'a (absolument) rien à voir là-dedans!
Le roman que je viens de terminer traite de violence. De violence psychologique, de violence physique, de violence conjugale, de violence domestique, de manipulation, de vengeance. D'où l'introduction de ce billet.Ce qui ne tue pas (Éditions Pocket, 2020, 464 pages), de Rachel Abbott, une auteure que je ne connaissais pas, choisie au hasard et parce que le résumé me plaisait bien.
Rivalité féminine, faux-semblants, manipulation et vengeance mortelle... La reine du polar anglais revient en force avec un thriller aussi retors qu'addictif. Cleo North sait qu'elle devrait se réjouir pour son petit frère Marcus. Pourtant, rien n'y fait, elle ne sent pas du tout sa nouvelle compagne, Evie, et voit d'un très mauvais œil l'influence croissante de la jeune femme sur son frère. Et puis que signifie cette propension à se blesser " accidentellement " sans arrêt ? Une manière d'attirer encore davantage l'attention de Marcus ? Comme si son pauvre frère, cet artiste si talentueux et si vulnérable, n'avait pas été déjà assez éprouvé par le décès de sa première épouse... Un soir, un appel à la police, deux corps retrouvés dans la somptueuse demeure des North. Celui de Marcus sans vie, celui d'Evie ensanglanté. Un jeu sexuel scabreux ? Une dispute qui aurait mal tourné ? Derrière les apparences, qui est le bourreau et qui est la victime ? À travers les voix d'Evie et de Cleo, deux visages du défunt émergent. Pour l'agent Stephanie King commence l'enquête la plus brutale, la plus ahurissante de sa carrière.J'ai embarqué dans cette histoire dès le début. La trame est un peu usée mais Abbott l'a utilisée de manière intelligente. Les personnages sont crédibles, certains sont plus attachants que d'autres, et comme dans la vraie vie, lorsque tu n'as qu'une seule version de l'histoire, c'est facile de juger l'autre. J'ai beaucoup aimé les chapitres courts, les nombreux revirements de situation, le rythme et le suspense. L'enquête policière comme telle est peu développée, la «victime» ayant avoué le meurtre, et le procès est «cucul» (aucune «objection votre Honneur!»), mais j'ai embarqué, malgré les invraisemblances, et j'ai eu de l'empathie pour tous les personnages! Une vengeance, justifiée ou pas, bien menée du début à la fin.