vendredi 26 mars 2021

7H45 de Sophie Bard

Le 7H45 de Sophie Bard (Éd. Librinova, 2018, 389 pages), c'est probablement, depuis que je lis des livres numériques, le pire en ce qui concerne les fautes d'orthographe et grammaticales. On retrouve souvent des petites erreurs typographiques qui ont échappé à l'oeil du réviseur, mais jamais des fautes généralisées. Si c'est le texte que l'auteure a envoyé à son éditeur, c'est déplorable! Il y a en tant que ça que ça déconcentre l'amoureuse du français que je suis! Je m'explique mal cependant que la section «Remerciements» n'en contienne aucune, et qu'avec les outils de correction des logiciels, on en fasse autant!


Quand Jóhannes Arnarsson, enquêteur spécialisé à la criminelle de Paris, débarque à Chambéry, il ne s’attendait pas à vivre une telle histoire : un cadavre suspendu à une croix, faire face à ses démons intérieurs et rencontrer une mystérieuse jeune femme aux cheveux de feu. Se pourrait-il que cette femme soit pour lui plus qu’une simple "suspecte" ?

En dépit de cette copie numérique truffée de fautes comme seul un paresseux (ou une paresseuse!) peut «commettre», du rythme inégal et de la trame peu solide de cette histoire, j'ai tout de même passé du bon temps une fois les deux premiers tiers du roman passés. Il y a un certain suspense, c'est vrai, et ça ne demande pas un niveau élevé de concentration et d'analyse psychologique. L'enquête, telle qu'elle est menée, est hautement improbable. C'est finalement un mélange de genres littéraires, de romance et de policier. Il y a beaucoup de pudeur, de non-dit, et c'est là que l'imagination du lecteur fait son travail. Je le recommande tout de même, ne serait-ce que les heures où j'ai «oublié» mes petits soucis. 

jeudi 18 mars 2021

Mission Arctik... le leurre!

Mission Arctik de l'auteur Elie Hanson (Ed. Corbeau, 2020, 224 pages).

Le prologue et le résumé laissaient entrevoir une histoire d'espionnage. Et mon amie Nicole me dit que c'est de la science fiction! S'il est dans mon Calibre, c'est que j'ai vu passer une bonne critique ou que le résumé m'a intéressée. Je fais quoi? Je lui donne une chance.


Alain Thibault, éminent conférencier du paranormal, est approché par une mystérieuse organisation pour participer à une expédition dans l'Arctique. Sous la menace des responsables de l'institution, il est contraint d'accepter de partir dans le Grand Nord canadien. Pourquoi la participation d'Alain est-elle essentielle pour les membres de cette mission ? Quels dangers guettent les participants de l'expédition Mirage ? Que cherche cette énigmatique agence au-delà du 82e parallèle ? Lorsque l'expédition découvre une base souterraine construite par les nazis durant la Deuxième Guerre mondiale, Alain comprend qu'on ne lui a vraiment pas tout dit... Un thriller fantastique haletant nous transportant aux confins de l'Arctique, abri sauvage et méconnu de très anciens secrets...


Finalement, c'est plutôt du fantastique... avec toutes ses invraisemblances. Mais ça m'a changé du genre «thriller». Et lu dans le froid polaire et le son du vent que nous subissons, disons que ça passe mieux. C'est de la lecture pour pré-ado ou adolescent attardé qui croit à Indiana Jones! 

samedi 13 mars 2021

Blake Pierce : bon choix!

J'aurais fait un piètre agent secret : j'aurais tout avoué sous la simple menace de torture. Je parle de la torture qu'on voit dans les films, qu'on lit dans les thrillers, pas celle de mes articulations qui me rappellent mon âge!

Je suis en effet (très) inconfortable avec les scènes de torture, de cruauté, décrites avec force détails dans les thrillers, les polars. Certains auteurs, hommes comme femmes, ne manquent pas d'imagination (ni de mots) et m'obligent quelquefois à arrêter ma lecture parce que c'est plus que je ne peux tolérer comme niveau de mal, de méchanceté, de cruauté. Mais pourquoi je persiste dans le genre me demanderez-vous? On en reparlera, un jour peut-être, au-dessus d'une grosse bière!


Appréhendant des descriptions trop détaillées de scènes de torture, j'ai bien failli abandonner celui-là dès le début : Sans laisser de trace de Blake Pierce (2016, 238 pages), le premier de sa série Une enquête de Riley Paige. Mais j'ai persisté, me donnant toutefois le droit d'arrêter quand je n'en pourrais plus. 

Des femmes sont retrouvées mortes dans la campagne de Virginie, tuées de façon grotesque. Quand le FBI est appelé en renfort, ils sont sonnés par l'amplitude de l'affaire. Un tueur en série rôde et passe à l'acte de plus en plus souvent. Ils savent qu'un seul agent est assez bon pour résoudre l'enquête : l'agent spécial Riley Paige. Riley est en arrêt maladie pour se remettre de sa rencontre avec son dernier tueur en série. Devant sa fragilité, le FBI hésite à faire appel à son esprit brillant. Cependant Riley, en lutte contre ses propres démons, accepte l'affaire et son enquête la conduit dans l'univers perturbant des collectionneurs de poupées, dans les foyers de familles brisées et dans les sombres sentiers qu'emprunte l'esprit du tueur. A mesure qu'elle avance, elle comprend que le tueur dont elle suit la trace est encore plus malade qu'elle ne l'avait imaginé. Une dernière course contre le temps la pousse dans ses derniers retranchements et met en jeu son travail et sa propre famille, ainsi que sa santé mentale. Mais, quand Riley Paige accepte une affaire, elle n'abandonne jamais. Son enquête l'obsède et la mène dans les tréfonds de sa propre mémoire. La frontière entre le chasseur et la proie se brouille. Au terme d'une série de rebondissements, son instinct la conduit vers une fin que même Riley n'aurait pu imaginée.

J'ai bien fait de continuer : l'auteur traitait plus de l'aspect psychologique du tueur que de ses «procédures».

Dès les premiers chapitres (courts, ce que j'ai apprécié...), j'ai constaté que ce premier de cette série était en fait une suite. Évidemment! Petite recherche pour constater qu'il y a une série précédant cette série! Mais bon, les fréquents rappels des événements passés apportent un bon éclairage sur le comportement et le caractère de l'agent Paige.

L'histoire n'est pas des plus originales, mais elle se tient. J'ai souvent «avalé» un ou deux chapitres de plus pour connaître le dénouement d'une situation. Je n'ai pas tout saisi de la psychologie du tueur, mais bon... Les personnages sont attachants. Et ceux des enquêteurs laissent présager une série assez «accrochante». La finale, sans vous la dévoiler, annonce la continuité que je vais sûrement lire.

mardi 9 mars 2021

Les femmes et la violence

Hier c'était la Journée de la femme. Quand j'étais rémunérée pour mon travail, cette journée était soulignée par notre syndicat (so-so-so....) par une pause beigne-café-jus (que nous avions grassement payés avec nos cotisations...) et une «épinglette» (avec les années, j'en avais un plein tiroir!). C'était devenu un running gag : femme = beigne! Les «journées internationales de» m'ont toujours laissée de glace, peu importe la cause. Dès le lendemain, on a déjà oublié leur signification.

Récemment, dans les torchons imprimés et télévisés, on s'indigne que des femmes soient encore assassinées, que l'argent promis par le gouvernement pour «protéger» les femmes violentées ne vienne pas, qu'elles seraient plus nombreuses à subir la violence conjugale en temps de «pandémie», de «confinement»... Mais on vit sur quelle planète? La violence, sous toutes ses formes, existe depuis toujours. Subtile, mais réelle.  Inacceptable, mais réelle. Inexcusable, mais réelle. Les gars sont violents, les filles sont violentes, les enfants sont violents, les vieux sont violents, les familles sont violentes, les politiciens sont violents... On a tous eu envie, dans notre tête du moins, de dévisser la tête de quelqu'un, de lui crier après, de casser quelque chose... C'est aussi la seule forme de pouvoir qu'ont certaines personnes. Pas toutes, heureusement... mais sortons-nous la tête du sable! Il faut certes la dénoncer, la traiter, la punir, mais si on commençait par la comprendre, l'analyser... La voir, à tout le moins! La refuser ensuite... Tellement plus facile à dire qu'à faire cependant.

Et la «pandémie» n'a (absolument) rien à voir là-dedans!



Le roman que je viens de terminer traite de violence. De violence psychologique, de violence physique, de violence conjugale, de violence domestique, de manipulation, de vengeance. D'où l'introduction de ce billet.

Ce qui ne tue pas (Éditions Pocket, 2020, 464 pages), de Rachel Abbott, une auteure que je ne connaissais pas, choisie au hasard et parce que le résumé me plaisait bien.

Rivalité féminine, faux-semblants, manipulation et vengeance mortelle... La reine du polar anglais revient en force avec un thriller aussi retors qu'addictif. Cleo North sait qu'elle devrait se réjouir pour son petit frère Marcus. Pourtant, rien n'y fait, elle ne sent pas du tout sa nouvelle compagne, Evie, et voit d'un très mauvais œil l'influence croissante de la jeune femme sur son frère. Et puis que signifie cette propension à se blesser " accidentellement " sans arrêt ? Une manière d'attirer encore davantage l'attention de Marcus ? Comme si son pauvre frère, cet artiste si talentueux et si vulnérable, n'avait pas été déjà assez éprouvé par le décès de sa première épouse... Un soir, un appel à la police, deux corps retrouvés dans la somptueuse demeure des North. Celui de Marcus sans vie, celui d'Evie ensanglanté. Un jeu sexuel scabreux ? Une dispute qui aurait mal tourné ? Derrière les apparences, qui est le bourreau et qui est la victime ? À travers les voix d'Evie et de Cleo, deux visages du défunt émergent. Pour l'agent Stephanie King commence l'enquête la plus brutale, la plus ahurissante de sa carrière.

J'ai embarqué dans cette histoire dès le début. La trame est un peu usée mais Abbott l'a utilisée de manière intelligente. Les personnages sont crédibles, certains sont plus attachants que d'autres, et comme dans la vraie vie, lorsque tu n'as qu'une seule version de l'histoire, c'est facile de juger l'autre. J'ai beaucoup aimé les chapitres courts, les nombreux revirements de situation, le rythme et le suspense. L'enquête policière comme telle est peu développée, la «victime» ayant avoué le meurtre, et le procès est «cucul» (aucune «objection votre Honneur!»), mais j'ai embarqué, malgré les invraisemblances, et j'ai eu de l'empathie pour tous les personnages! Une vengeance, justifiée ou pas, bien menée du début à la fin. 

mercredi 3 mars 2021

Histoire revue et corrigée!

J'ai (finalement) terminé la lecture de Codex 632 : Le secret de Christophe Colomb, paru aux Éditions Hervé Chopin en 2015 (376 pages). Comme je le mentionnais dans un précédent billet, j'ai renoué avec le plaisir (et le besoin) de dormir, me laissant moins de temps, d'énergie et de concentration pour lire.

Ce roman m'a été recommandé par mes voisins, Serge et Denise. Ils m'ont tous les deux parlé de passages moins intéressants. Avisée, je n'ai donc pas éprouvé de surprise lorsque je les ai traversés.


La vie de Tomás Noronha bascule lorsqu'on lui demande de déchiffrer
les notes d'un professeur d'histoire portugais, retrouvé mort dans sa
chambre d'hôtel alors qu'il travaillait sur la découverte des Amériques.
La vie de Tomás Noronha bascule lorsqu'on lui demande de déchiffrer
les notes d'un professeur d'histoire portugais, retrouvé mort dans sa
chambre d'hôtel alors qu'il travaillait sur la découverte des Amériques.
Au fil de ses investigations, Tomás va découvrir un code qui pourrait bien
changer notre vision de l'Histoire. De Lisbonne à Rio, New York ou
Jérusalem, le jeune cryptologue se trouve plongé dans l'histoire fascinante
des Grandes Découvertes et se heurte à l'une des énigmes que les
historiens n'ont toujours pas réussi à résoudre : l'identité de Christophe
Colomb et, par delà son identité, la véritable histoire de la découverte
des Amériques. Pourquoi le nom de " Colomb " n'a-t-il jamais été trouvé dans les témoignages de l'époque ? Pourquoi un jeune génois d'origine modeste ne 
parlait-il ni italien, ni génois, mais un espagnol approximatif truffé de mots portugais ? Pourquoi cet homme a-t-il embarqué sur la Santa-Maria quelques heures avant l'avis d'expulsion des Juifs du Portugal ? Tomás se rend vite compte qu'un mystère en appelle un autre. Comment un jeune tisserand génois a-t-il pu épouser une femme de la noblesse
portugaise ? Que dire de la signature cabalistique de Christophe Colomb ? Et l'Amérique n'était-elle pas déjà bien connue avant 1492 ? Comme un leurre utilisé par les Portugais pour éconduire les Espagnols... Christophe Colomb n'était-il pas un agent double oeuvrant entre les deux plus grandes puissances de l'époque qui voulaient se partager le monde et enfouir la vérité ? Autant de questions posées par l'Histoire auxquelles les spécialistes n'ont jamais pu répondre... Jusqu'à aujourd'hui.

Ayant lu (et aimé) de cet auteur, La Formule de Dieu, j'imaginais facilement le genre de lecture auquel je m'attaquais. Je savais aussi que ce serait au terme de sa lecture que je l'apprécierais.

D'entrée de jeu, on assiste à la mort rapide (4 minutes!), naturelle ou provoquée, d'un chercheur historien. Tout au long du roman/thriller historique, je garderai ça en tête, me demandant si le même sort ne sera pas réservé à Tomas qui a repris les travaux de ce chercheur à la demande de la fondation qui le subventionnait. Une bonne astuce pour capter l'attention du lecteur!

Comme pour La Formule (...), on a entre les mains - sous les yeux, je devrais dire - un condensé d'un grand pan de l'histoire. C'est aride, surtout en raison des très nombreuses références à des documents et des faits réels, mais intéressant. L'auteur a au moins la délicatesse d'aérer le tout en commençant chaque chapitre avec une belle description des lieux et des ambiances. Pour la romance, on passera; elle ne constitue aucunement la trame du récit. Les dialogues sont omniprésents et ont comme principale fonction d'être «pédagogiques». Les seuls «écarts» à la quête de Tomas auraient mérité d'être plus développés. Le dernier droit nous ramène dans le présent et la réalité du chercheur si je puis dire, et explique l'origine même de ce roman.