lundi 30 décembre 2019

Terminer 2019 en beauté!

Je l'ai ouvert en toute confiance... J'avais aimé le premier tome de cette série que je lirai finalement dans le désordre. Comme si je commençais un livre par la fin...

Le jeu du chuchoteur de Donato Carrisi, 276 pages numériques, paru en 2019, qu'une lectrice a parfaitement résumé :


L’AVIS DE LÉA D. (SOURCE : ZONELIVRE.FR)
Après la fin du tome précédent, L’égarée, j’avais hâte de lire Le jeu du chuchoteur ! Une nuit d’orage, la police reçoit l’appel d’une famille, vivant isolée. Un homme avec une capuche rôderait autour de leur maison… Les officiers n’arrivent que le lendemain matin et découvre une scène de cauchemar : des traces de sang partout, une lutte violente. Mais aucune trace de corps, que ce soit ceux des parents ou des enfants. Que s’est-il passé ? Suite aux événements éprouvants survenus dans L’égarée, Mila Vasquez a démissionné de la police et s’est retirée dans une petite maison isolée avec sa fille Alice. Là-bas, elle essaie de se reconstruire, tant bien que mal. Mais cette retraite va être bouleversée lorsque on va venir lui demander son aide sur cette affaire. Très vite, Mila craint le pire : et si le chuchoteur était de retour ? Elle va également découvrir qu’un jeu mystérieux est sans doute une des clefs de cette affaire, et que c’est bien plus dangereux et beaucoup moins simple qu’elle ne l’imaginait… Une course contre la montre s’engage, une course dont Mila risque de ne pas ressortir intacte. Car ceux qu’elle affronte sont terrifiants et prêts à tout. Elle plonge dans les ténèbres, les ténèbres qu’elle connaît bien, mais qui cache encore beaucoup d’horreurs malgré tout ce que Mila a déjà affronté. L’immersion dans le jeu vidéo permet d’ouvrir des pistes intéressantes, notamment sur l’âme humaine. C’est un jeu qui permettait au départ d’évoluer dans une société idéale, où les gens pouvaient – à travers leur avatar – accomplir des actes altruistes. Mais malgré la présence des modérateurs, le jeu a changé : les plus mauvais côté de l’être humain se sont invités, les instincts les plus mauvais sont arrivés… Transformant ce jeu en terrain de jeu pour les monstres en tout genre, qui pouvaient accomplir sur Internet tout ce qu’ils ne s’autorisaient pas (encore) à faire dans la réalité. Dans cette enquête, elle va être épaulée par l’inspecteur Berish, le seul qui va l’aider, étant donné que les anciens collègues de Mila ne sont pas favorables à son retour et qu’elle enquête officieusement sur l’affaire. Le jeu du chuchoteur va être également l’occasion de plonger aussi dans la psyché de Mila, et dans son rapport au monde, via notamment à sa fille. Mila ne prévoyait pas de tomber enceinte, surtout de cet homme-là, et pourtant elle a fait le choix de ne pas avorter. Mais le rapport au monde compliqué de Mila va la faire souffrir, spécialement vis-à-vis de sa fille. Mila s’occupe d’Alice, mais comment la fillette perçoit-elle sa mère ? Souffre-t-elle de la personnalité de sa mère ? En outre, la fillette pose de plus en plus de questions sur son père, et aimerait le rencontrer… Comment avancer dans cette relation mère/fille ? Dans ce nouveau roman, Donato Carrisi nous parle donc de thèmes très large, que ce soit la relation parent/enfant, certains dangers d’Internet et des ordinateurs (une fois que c’est sur la Toile, c’est pour longtemps), la manipulation et le danger de certaines personnes, la menace du Chuchoteur en filigrane tout au long de l’histoire… 

Comme pour le premier, j'ai été accrochée dès le début : contextes et personnages non banals, revirements de situation. Certaines invraisemblances apparues aux deux tiers du roman ont été justifiées subséquemment.  J'aurais toutefois aimé que l'auteur enchaîne mieux les étapes, et sentir un peu plus les lieux. Et parce que l'auteur fait plusieurs allusions aux enquêtes antérieures, je recommande la lecture préalable du premier tome de la série, Le chuchoteur, pour mieux situer le personnage principal, Mila, à l'origine de la série à son nom, ainsi que les deux autres, L'écorchée et L'égarée. Carrisi est sans conteste un maître du thriller supportable. Le niveau de violence, le rythme, l'intelligence et le suspense ininterrompu ne m'ont pas déçue! J'ai eu juste assez peur... Je le recommande sans réserve!

P.S. Je vais éventuellement m'attaquer à ces deux tomes, en sachant maintenant certaines révélations du 4e... 



Bon, quel sera ma première lecture de 2020? J'ai l'embarras du choix...

vendredi 27 décembre 2019

Mankell, le conteur africain

Tiens, un Mankell dans ma liseuse... que je ne me souviens pas d'avoir téléchargé... ni de la raison pour laquelle je l'ai téléchargé. 188 pages seulement...  pourquoi pas!


Avec Comédia infantil, paru en 1995, Henning Mankell m'a amenée complètement ailleurs... quelque part en Afrique. Le lieu n'a pas vraiment d'importance dans ce conte, presque une fable. On peut facilement imaginer le contexte de grande pauvreté, de crimes de guerre civile, d'atrocités, de misère, de résilience'd'altruisme.... Sur le site de Babelio, j'apprends que Mankell est originaire d'Afrique; je comprends mieux sa vision et sa compréhension de la vie intime des personnages, des enfants en mode survie... Et Mankell est un excellent conteur...

Quelque part en Afrique, la nuit, un homme assis sur le toit d'un théâtre contemple la ville. A ses pieds, un enfant blessé est en train de mourir. Nelio, âgé de dix ans, a vécu la guerre civile et l'errance. Il lui raconte son histoire, en opposant à la barbarie des hommes la poésie et la générosité d'un imaginaire enfantin. Une parole poignante qui résonne comme une fable universelle. J'ai compris que c'était à moi qu'il incombait de raconter l'histoire de Nelio.
Durant cette période annuelle de surconsommation et de surabondance, de porter un regard sur cette partie du monde nous ramène à l'essentiel, au rêve de ceux qui en manque... Pour la paix qu'il inspire, je le recommande.

mardi 17 décembre 2019

Dans l'ordre ou le désordre?

Au Royaume des aveugles de Louise Penny, 367 pages numériques (les éditions numériques semblent avoir moins de pages que les éditions imprimées... bizarre!). publié en 2019.

Convoqué dans une vieille ferme abandonnée, Armand Gamache apprend qu’une parfaite inconnue l’a choisi comme exécuteur testamentaire avec Myrna Landers, la libraire de Three Pines, et Benedict Pouliot, un jeune entrepreneur. Intrigués, tous trois acceptent ce rôle et découvrent des clauses tellement insolites qu’ils doutent de la santé mentale de la défunte. À moins qu’elle ne soit, au contraire, particulièrement lucide et consciente du danger qui pèse sur ses héritiers. Telle est l’intuition de Gamache qui se méfie davantage des évidences depuis que, sur un autre front, il a sacrifié sa carrière pour lutter contre le narcotrafic. En voulant piéger les cartels, n’a-t-il pas libéré dans les rues de Montréal le pire opiacé qui soit ? En recrutant l’insaisissable Amelia Choquet, n’a-t-il pas introduit l’ennemi dans les rangs de la police ? Pour faire la lumière sur ces deux affaires, l’ancien chef de la Sûreté du Québec n’a d’autre choix que de se lancer dans une course contre la montre et contre la mort. (source : flammarion.qc.ca)

Le 14e selon Sophie Ouimet de La Presse (autre bizarrerie, sur le site de Penny, voir le lien ci-après, celui-ci serait le 15e!) de la saga Armand Gamache...

Les avis sont partagés... Disons que Nicole et moi avons des avis divergents quant à l'importance de lire les séries dans leur ordre de parution... Il faut premièrement faire une petite recherche pour connaître la bibliographie d'un auteur prolifique et si elle comporte des séries, ce que je ne fais pas systématiquement. Des trilogies, des tétralogies, c'est gérable, mais lorsque plusieurs publications d'un auteur gravitent autour d'un personnage, c'est facile de s'y perdre et de s'en fatiguer.


Sur le site de Louise Penny, on peut trouver la nomenclature de ses romans; je l'ai mise dans mes favoris pour m'y référer au besoin... je dis bien au besoin...

Pour revenir sur ce roman, j'ai éprouvé beaucoup de plaisir avec celui-ci... Aucune surprise avec les personnages récurrents, auxquels se sont ajoutés de nouveaux liés à l'histoire, des personnages relativement crédibles... Le rythme était soutenu, le contexte intéressant, l'issue assez inattendue. J'ai cependant été agacée par les nombreuses références à la nourriture... Comme avec Brouillet qui m'énarve avec ses recettes, ses placements de produits, de restaurants... Un trait commun aux auteures québécoises de romans policiers? Bref, je l'ai aimé et je le recommande.

P.S. Nicole, c'est bien Maisons de verre qui le précédait... j'ai donc lu dans un certain ordre...

Je note ici une belle phrase tirée du roman... Leur vie ne devait pas être définie par leur mort. Ils appartenaient non pas à la douleur perpétuelle, mais à la beauté de leur courte existence.

mardi 10 décembre 2019

Manook en terre islandaise

Ian Manook, de son vrai nom Patrick Manookian, est l'auteur de la trilogie mongole Yeruldegger dont je n'ai lu que les deux premiers tomes. Parce que le deuxième m'avait déçue...


Avec Askja, publié en octobre 2019, il m'a amenée en Islande, un pays nordique avec ses noms difficiles à prononcer et à retenir... A part la capitale, Reykjavik, les autres sites islandais me siphonnaient une grande énergie alors que je devais les relire pour les faire résonner dans ma tête. Pour le reste, le contexte de ce roman de 368 pages numériques était très plaisant et dépaysant. On comprend tout de suite le rôle des personnages qui sont assez caricaturaux et malheureusement prévisibles.  Manque de suspense et rythme inégal.  Beaucoup, beaucoup de dialogues stéréotypés. Le dénouement est par contre intéressant et inattendu, si on exclut évidemment que le principal personnage ne mourra pas (désolée d'avoir donné le punch....).
Dans le désert de cendre de l’Askja, au cœur de l’Islande, le corps d’une jeune femme assassinée reste introuvable. Près de Reykjavik, des traces de sang et une bouteille de vodka brisée au fond d’un cratère, mais là non plus, pas le moindre cadavre. Et dans les deux cas, des suspects à la mémoire défaillante. Ces crimes rappellent à l’inspecteur Kornelius Jakobson, de la police criminelle de Reykjavik, le fiasco judiciaire et policier qui a secoué l’Islande au milieu des années 70 : deux crimes sans cadavres, sans indices matériels, sans témoins, que des présumés coupables finissent par avouer sans pourtant en avoir le moindre souvenir.
Je suggérerais par contre aux lecteurs d'avoir un atlas ou un moteur de recherche à portée de la main, histoire de mieux se situer dans ce magnifique pays. Une lecture de vacances qui donne le goût de visiter cette contrée.

jeudi 5 décembre 2019

Miroir, miroir...


Je pense que mon miroir est en HD... haute définition... comme la télé, une 55 pouces en plus, ça ne pardonne pas... on voit TOUTES les rides, même les plus fines, les taches, les défauts... Je ne me mire pas souvent dans un miroir... je n'en aurais pas que ça ne me manquerait pas beaucoup... La comédienne Sylvie Drapeau qui est, à mon avis, l'une de nos actrices les plus belles, m'a donné un choc l'autre jour.. Toutes ces rides... Elle n'a que 57 ans... J'ai mis ça sur le compte du maquillage de scène, mais le lendemain, en m'observant dans le miroir, j'ai réalisé que j'avais autant, sinon plus, de rides qu'elle... la décrépitude...


J'avais envie de changer de genre littéraire... ça m'arrive quelquefois... Et pourquoi pas une oeuvre de science-fiction dystopique comme La Servante écarlate de Margaret Atwood, un roman de 362 pages publié en 1985 et que Wikipedia résume bien :
Ce roman de science-fiction décrit un futur dystopique, peut-être proche, où la religion domine la politique dans un régime totalitaire et où les femmes sont dévalorisées jusqu'à l'asservissement. Elles sont divisées en classes : les Épouses, qui dominent la maison et sont les seules femmes ayant un semblant de pouvoir, les Marthas qui entretiennent la maison et s'occupent aussi de la cuisine, les Éconofemmes, épouses des hommes pauvres, et les Tantes, qui forment les Servantes habillées d'amples robes écarlates dont le rôle est la reproduction humaine. Toutes les autres femmes (trop âgées, infertiles, etc.) sont déportées dans les Colonies où elles manipulent des déchets toxiques. Dans ce futur, le taux de natalité est très bas à cause de la pollution et des déchets toxiques de l'atmosphère. Les rares nouveau-nés sont souvent « inaptes ». L'héroïne du roman, rebaptisée Defred, est une Servante. Elle ne peut pas séduire, son rôle est la reproduction. Elle raconte peu à peu son histoire, se remémore sa famille : Luke, son mari ; Hannah, sa fille ; Moira, sa meilleure amie, dans la vie « d'avant » ; sa mère... Son unique raison de vivre, ce à quoi elle se raccroche pour ne pas sombrer, ce sont ses souvenirs.
Je n'ai pas été emballée par ce roman de Atwood, au point où j'ai décidé de ne pas visionner l'adaptation télévisuelle. Une amie bookivore m'a dit qu'il faut être dans un certain état d'esprit pour lire certains romans... Voilà! Je n'étais pas dans un certain état d'esprit....


La vérité a deux visages de Michael Connelly. 358 pages numériques, publié en octobre 2019, m'a ramené mon Harry Bosch. J'ai cependant eu une certaine appréhension en débutant la lecture... C'était le roman qui avait servi de toile de fond à la saison 5 de la série télévisuelle Bosch que j'ai renoncé à voir tant il y avait de violence... Je fais quoi? Je continue jusqu'à mon seuil de tolérance...

Un trafic de drogue de grande ampleur et une vérité à deux visages. Travaillant toujours bénévolement aux affaires non résolues pour la police de San Fernando, Harry Bosch est appelé sur une scène de crime dans une pharmacie. Les deux employés, père et fils, viennent d'être assassinés par des tueurs à gages et toutes les pistes s'orientent vers un trafic de médicaments antidouleurs qui, pris inconsidérément, se transforment en véritables drogues. Bosch n'hésite pas une seconde et se lance dans l'enquête. Mais voilà qu'il est soudain accusé par la police de Los Angeles d'avoir, trente ans plus tôt, trafi qué des éléments de preuve pour expédier un tueur en série au couloir de la mort. Bosch va devoir prouver son innocence, et la partie est loin d'être gagnée d'avance. Car il existe bien deux sortes de vérité : celle qui conduit à la liberté et l'autre, qui mène aux ténèbres... "Connelly nous conte deux histoires qui, chacune prise séparément, seraient déjà à elles seules d'une lecture enthousiasmante, mais qui, lues ensemble, font de ce roman un classique du genre". Jeff Ayers, Associated Press

Passé le bout que je redoutais tant, le roman se dévore! Peut-être pas le meilleur de Connelly mais le rythme, le contexte, les personnages m'ont tenue en haleine. Je vais essayer de retrouver la série télévisée et la regarder au complet cette fois!



J'ai décidé de faire une patinoire cet hiver.  Le lac est gelé... enfin presque partout.. et un peu de pelle ne peut pas me faire de tort... On annonce de la pluie et je compte sur ça pour lisser la surface. Mais je me suis souvenue que j'ai donné mes patins... Brillant! Je vais inviter les enfants des voisins à en profiter à ma place!

samedi 9 novembre 2019

Mes chouchous...


Nicole m'avait recommandé de lire les romans de Gardner dans l'ordre chronologique de parution... mais voilà, je télécharge tellement de romans et je n'ai aucun système de classement. Et le soir, bien installée pour lire, je n'ai aucune envie de me brancher sur internet pour trouver la bibliographie d'un auteur. Ceci dit - ou plutôt écrit! - chacun de ses romans est une histoire en soi et le fait de les lire dans le désordre n'a aucunement nuit au plaisir de lire les 365 pages de La vengeance aux yeux noirs, paru en 2004. Rythme soutenu, personnages bien campés et crédibles, la fin prévisible mais on est dans le roman, non? Beaucoup aimé!









N'ayant pas eu le temps de télécharger le dernier Connelly dans ma liseuse, j'ai dû me contenter de lire Les neufs dragons (paru en 20ll) pour assouvir mon envie de revisiter mon auteur chouchou.  J'ai dévoré les 424 pages où Bosch m'a tenue en haleine... et réveillée! Certains soirs, j'ai souvent réouvert ma liseuse pour lire un chapitre supplémentaire...

Au commissariat de police de Los Angeles, ce genre d'appel anonyme ne surprend personne ? et surtout pas Harry Bosch : dépêché depuis peu sur une affaire de meurtre dans le quartier chinois, il soupçonne des activités de racket des triades locales. En raccrochant, Bosch est convaincu d'avoir vu juste. Reste à le prouver. Le principal suspect s'obstine dans son silence, et l'inspecteur Chu, son coéquipier détaché de l'Unité des Crimes Asiatiques, ne lui semble pas franchement digne de confiance. Préoccupé par l'enquête, Bosch n'a pas trouvé le temps de lire le message vidéo envoyé par sa fille la veille au soir. Elle a 13 ans et vit justement à Hong Kong, avec sa mère. L'écran du portable s'allume sur une vision d'horreur absolue. L'appel anonyme et le message de sa fille se télescopent soudain : le pire cauchemar de sa vie vient de commencer. (source : fnac).

Je vais devoir réapprovisionner ma liseuse. J'aime avoir le choix, et des livres, et des auteurs.

J'ai dû m'acheter des bottes de ski-doo avant qu'on sorte les gougounes de plage dans les grandes surfaces; pas sexy mais je peux les enfiler rapidement. Les manteaux, tuques, mitaines, chaussons ont fait leur apparition dans notre garde-robe d'entrée... ils y resteront jusqu'à la fin d'avril.  Les pneus à crampons sont installés; tellement bruyants mais nécessaires sur la glace. Le Petit a eu quelques moments d'impatience et de regrets... une fois les sucres finis, on fait réparer le camion. la maintenance de la roulotte (freins, pneus, etc....), et on réserve notre terrain de camping! Quelle belle carotte!

dimanche 27 octobre 2019

Aux portes de l'hiver


Après une autre nuit d'insomnie où j'apprécie la compagnie de ma liseuse, j'ai assisté à 07h00 ce matin à un magnifique lever de soleil. Le ciel était en feu! Quel contraste avec la température maussade de ce midi. Le Petit voit de la neige, moi je fais du déni...

J'ai fermé la salle intérieure de la bibliothèque. La grisaille, le froid et l'humidité ont commencé leur oeuvre... Je passerai chaque semaine pour rentrer les dons et alimenter la véranda déjà bien garnie. La saison 2019 aura passé comme un éclair!


Je suis maintenant économe de mon énergie : je publie après avoir lu au moins deux romans...  

Rivière tremblante, par Andrée-A. Michaud, publié chez Québec-Amérique en 2011. 


Le 7 août 1979, Michael «Superman» Saint-Pierre, 12 ans, disparaît dans les bois de Rivière-aux-Trembles. Trente ans plus tard, c’est au tour de Billie Richard, 8 ans, de disparaître en sortant de l’école, dans un autre ville. Leurs corps ne seront jamais retrouvés et les proches deviendront aussi des victimes à part entière de ces événements. Il y a, d’une part Marnie Duchamp, qui était avec Michael ce jour-là, et d’autre part, Bill Richard et Lucy-Ann Morency, parents de la petite Billie. Ce sont donc les itinéraires de l’entourage qui structurent l’histoire, et plus particulièrement le moment où Marnie revient dans sa ville natale après 30 ans d’absence. Son retour coïncide avec la venue de Bill Richard qui choisit de s’exiler dans ce bled perdu après l’effritement de son couple. Le hasard voudra qu’un troisième enfant disparaisse et ranime les vieilles blessures de Marnie et de Bill, au point où ceux-ci seront soupçonnés d’avoir pris part à cette nouvelle disparition dans des circonstances tout aussi nébuleuses…

Andrée A. Michaud

Andrée A. Michaud est l’auteure d’une douzaine de romans tous plus inquiétants les uns que les autres. Sa spécialité: le mystère qui plane, vous enveloppe, vous trouble, vous fascine. Son écriture évocatrice, finement ciselée, vous ensorcelle. Lauréate à deux reprises du Prix du Gouverneur général (Le ravissement, 2001, et Bondrée, 2014), elle accumule les récompenses littéraires: prix ...

J'ai découvert une auteure québécoise qui promet. Elle figure dorénavant sur ma liste de chouchous! Le rythme est soutenu, les protagonistes sont rapidement bien campés et le contexte est tout à fait crédible. 294 pages captivantes! Bon, j'aurais souhaité un certain «aboutissement» de chaque disparition d'enfant, mais dans la vraie vie, on sait pertinemment que plusieurs parents les rechercheront toute leur vie... Je recommande cette auteure et ce roman. 

La femme sans tête, par Antoine Albertini, publié chez Grasset en 2013.
Santa Lucia, Cap Corse, 8 août 1988. Au fond d'un caveau familial, le corps décapité d'une femme est retrouvé. Très vite, le major Serrier, surnommé « L'Enquêteur numéro un » au sein de la Brigade de recherches, retrouve son identité ; il s'agit de Gabrielle Nicolet, disparue en août 1979 alors qu'elle se trouvait en vacances en Corse avec son fils de huit ans. Que leur est-il arrivé ? Pourquoi, après avoir massacré le corps de cette jeune femme, l'assassin lui a-t-il arraché la tête ? Où est le petit Yann ? Dix ans après leur disparition, Serrier est parti sur leurs traces. De filatures en planques nocturnes, de la plage de Santa Lucia aux trottoirs parisiens, cette affaire a plongé Serrier dans la folie. Antoine Albertini rouvre le dossier. Une enquête où rancunes familiales, silences et combines locales s'entrecroisent pour brouiller la vérité.
Un autre roman à la Simenon... Une chance que j'aime le genre et il n'a que 224 pages! Ce commentaire pris sur Babelio résume parfaitement l'histoire. Contrairement à araucaria, je ne lui accorde pas plus que 3 étoiles, et je n'éprouve pas de «dégoût», mais il faut remettre cette histoire dans son contexte : pas de recherche d'ADN à l'époque, le délai entre la découverte du corps et le moment de la disparition, les moeurs de la Corse... Pas inintéressant; le rythme est soutenu et la trame solide. En cas d'insomnie, c'est la lecture idéale!


araucaria   06 mai 2016
★★★★★
★★★★★
Ce roman est basé sur des faits réels qui restent tristement célèbres en Corse. L'auteur, Antoine Albertini, offre ici une enquête très rigoureuse concernant cette affaire qui est maintenant classée. Les noms des protagonistes ont été modifiés, le roman n'en est pas vraiment un, mais plus un récit, qui fait frissonner d'horreur, donne des sueurs froides et fait pénétrer le lecteur dans un monde bien glauque. Certains fonctionnaires de gendarmerie et de justice, qui ont bâclé leur travail ou tout fait pour étouffer cette affaire n'en sortent pas grandis. le lecteurs peut espérer que ces derniers n'auront pas obtenu d'avancement, mais on peut en douter, car les fonctionnaires qui ne font pas de vagues sont généralement très bien notés. Reste cette affaire criminelle qui reste impunie, qui n'a pas révélée tous ses mystères, zones d'ombre, et qui la dernière page refermée laisse le lecteur face à un énorme sentiment de malaise et de gâchis. Des personnes ont été volontairement protégées, par des personnages hauts placés pas regardants sur la vertu et l'honnêteté, et sont partis vivre au calme et dans le luxe, avec une virginité retrouvée, loin de leur crime. le silence obstiné des villageois où s'est déroulé le drame, a concouru aussi à leur offrir l'impunité et à ne pas trop entacher leur "respectabilité".
Un excellent livre. A découvrir. Un travail fouillé et de très grande qualité du journaliste Antoine Albertini. Après cette lecture j'ai à la fois une impression de dégoût, et ressens un sentiment d'injustice... dégoût contre les assassins restés impunis, contre l'administration aveugle ou pire qui a coopéré, le pouvoir qui avait d'autres chats à fouetter... et sentiment d'injustice vis à vis du chef de recherche de gendarmerie de l'époque, mis au placard par sa hiérarchie pour avoir voulu trop consciencieusement faire son travail.
Rien que pour cet homme, il faut espérer qu'un jour une conscience s'éveillera, et qu'un citoyen mutique jusqu'à présent délivrera enfin la clé du mystère.