mercredi 22 août 2018

Fameux, vraiment fameux!

Mon premier, et sûrement pas le dernier, Delphine de Vigan. Un cadeau de mon amie Nicole. Enfin des frissons... Rien à voir avec les histoires tranquilles que j'ai lues dernièrement. D'après une histoire vraie est un grand thriller psychologique que le magazine Diacritik a résumé tellement mieux que moi lors de son entretien avec l'auteure en octobre 2017 (on peut l'entretien au complet en cliquant sur ce lien).

"Manipulé, trompé et déboussolé : le lecteur est malmené pour son plus grand bonheur tout au long D’après d’une histoire vraie… de Delphine de Vigan. Ce roman noir offre ainsi un huis-clos entre une écrivain célèbre, Delphine et une amie rencontrée par hasard, appelée L., belle femme très sophistiquée. Les deux amies sont fascinées l’une par l’autre, mais cette relation va vite devenir à la fois stimulante et toxique. Au cœur du roman la question de la part de réel, de vrai dans le roman, contre la part de fiction pure. Une mécanique romanesque aussi implacable ne pouvait échapper à Roman Polanski qui porte le roman à l’écran dans un film en salles demain. (...)

Il s’agit d’un livre dont le genre est difficile de définir en peu de mots. Essayons tout de même : on a, croit-on, au premier plan l’autopsie d’une histoire d’amitié toxique, intrusive entre deux femmes, toutes deux écrivaines et en butte chacune à leurs névroses, obsessions, voire psychoses ; ceci est doublé d’un thriller psychologique assez haletant puis triplé d’un duel en toile de fond, parce que c’est sans doute le véritable personnage principal du livre : un duel entre la place du réel, du vrai dans la littérature, et de la fiction."


Roman Polanski en a tiré un film... Cela ne m'arrive pas souvent de vouloir regarder les films tirés de romans, mais disons que celui-là m'intéresse sérieusement.

4,5 étoiles sur 5!

Merci Nicole!

mercredi 15 août 2018

L'Amant japonais, de Isabel Allende

Dans une grosse boîte de livres laissée à la porte de La Petite Bibliothèque, il y avait ce roman qu'une fille de mon ex-club de lecture avait bien aimé et recommandait : L'Amant japonais de Isabel Allende.

Mon premier contact avec cette auteure à la plume plutôt tranquille. Ce pourrait être une belle histoire pour d'aucuns, mais sans plus. Au travers des souvenirs d'une femme âgée qui a décidé de vivre dans une résidence pour gens de son âge, elle relate la saga d'une famille juive riche et philanthrope, le sort réservé aux ressortissants japonais à l'époque de Pearl Harbor, l'échange de la correspondance avec cet amant japonais... On effleure les contextes de la deuxième guerre mondiale, les camps de réfugiés japonais, la pédophilie, l'homosexualité... Bref, ce roman ne décoiffe pas!

Sans compter que la qualité de la traduction est inégale et que le texte manque de profondeur à mon avis.  Même pas d'érotisme....

mardi 7 août 2018

L'orangeraie, de Larry Tremblay

Samedi dernier, débarquent à la bibliothèque deux jeunes femmes. Jeunes, on s'entend... fin de la trentaine, début de la quarantaine. Elles venaient visiter le musée de la Maison de la culture, mais ont emprunté l'autre porte... celle de la bibliothèque. Elles s'arrêtent devant le spectacle des livres et se laissent prendre au jeu... Je les rejoins, les accueille, leur explique notre projet. Et là, une d'elles tombe sur ce petit roman (157 pages) et, étonnée de le trouver là, me le recommande sans retenue. Son amie est du même avis.  Elle le prend et me le met dans les mains. Un roman d'une grande beauté...

Cet article paru dans La Presse le 2 novembre 2013 résume bien ce  roman et l'impression qu'il laisse. J'avais entendu parler de Larry Tremblay mais je ne l'avais jamais lu. La feuille de route de cet auteur québécois polyvalent est tout de même impressionnante.

Ce fut une lecture tout en douceur, au rythme plutôt lent mais égal. On va à l'essentiel, rien de superflu. Le contexte est malheureusement très actuel...



C'est ce que j'aime de ma vie... Des gens croisés par hasard, qui partagent avec moi de belles choses... comme ça, juste par bonté... Il en existe encore... Heureusement...

dimanche 5 août 2018

Accommodement raisonnable mais pas désintéressé

Hier soir, j'ai supprimé la page FB de L'Écolibrairie du presbytère.

Ils, aka le "directeur" autoproclamé de notre nouvelle maison de la culture et son épouse, une graphiste, m'ont eue à l'usure... Et si je veux avoir le droit de figurer sur leurs réseaux sociaux et leurs outils de publicité, il me faut oublier cet anglicisme... librairie... library... dans notre nom. Après avoir réduit sensiblement l'espace que nous occupions dans le presbytère vide (c'était ça ou la porte!), voilà qu'on nous dicte notre appellation!

J'ai décidé de faire passer l'intérêt de ce projet avant le mien... J'en ai accepté la responsabilité parce qu'il me tient à coeur et, en toute franchise, parce que j'y trouve mon compte : des milliers de beaux livres gratuits, sans date de retour prédéterminée... Le nom est-il si important pour moi qu'il faille me battre pour garder mes positions? La réponse, c'est non!

Bon, je fais la guidoune pour de la publicité, pour créer un certain achalandage, pour que ce projet devienne une réussite et qu'il fasse taire ses opposants, mais je pense que mine de rien, je vais gagner mon pari, celui de devenir le moteur, le coeur, de cette maison de la culture.

Je l'appellerai désormais La Petite Bibliothèque de la Maison de la culture.

Je conserverai mes énergies pour donner à cette initiative une fenêtre sur le plaisir de lire, sur le partage de ces biens culturels qui autrement accumulent la poussière sur nos tablettes de bibliothèque et sur la libre circulation des livres dans un monde où peu de choses sont gratuites.

Ce qui me draine le plus d'énergie, c'est la résistance, l'esprit obtu et les oeillères de mes vieilles bénévoles... Mais ma source de valorisation et d'encouragement, ce sont ces visiteurs de tous âges que je ne connais pas pour la plupart, qui "découvrent" cette caverne d'Ali Baba du livre, qui me donnent leurs impressions de leurs lectures, et qui repartent avec des livres comme si c'était des trésors... Mission accomplie!

Nelly ne mourra jamais...

Nous ne saurons jamais jusqu'où Arcan aurait pu pousser son écriture... Je passe sur les détails, les raisons...  

Comme tant d'autres, j'ai lu Putain, le roman qui l'a propulsée au rang des auteurs marquants de notre époque, mais en dépit du fait que sa plume m'avait séduite, n'étant pas groopie pour deux sous, je n'ai suivi ni sa carrière ni sa mort... Et c'est en dépouillant une boîte de romans laissée à notre petite bibliothèque, que je tombe sur celui-ci, évoquant de bons souvenirs de la plume de Arcan.
Je viens de terminer Folle et j'éprouve la même satisfaction, la même fascination, le même trouble qu'avec son premier roman. Son texte, ses mots, justes et vrais, crus et sans dentelle, suscitent encore chez moi une grande admiration, un grand plaisir. Son talent d'écrivaine est (était, devrais-je dire...) indéniable et ne laisse personne indifférent, mais jusqu'où l'aurait-elle poussé si elle avait décidé de vivre? Ça, nous n'aurons jamais le privilège de le savoir... Elle nous aura toutefois laissé un testament singulier, un héritage troublant mais d'une telle richesse... Ça doit être ça, l'éternité...

Pour son texte qui m'a maintenue presque en apnée tant il est dense et lourd de sens, je lui accorde un A+.  Et je la place parmi les auteurs que j'aime inconditionnellement.