samedi 8 février 2020

Hilsenrath : Fuck America!

Je me souviens avoir été la seule membre de notre club de lecture (sauf peut-être une autre...), qui avait adoré L'Orgasme à Moscou d'Edgar Hilsenrath, la lecture imposée de l'époque. Cette forme d'humour caustique, absurde, j'adore! Après quelques romans policiers, j'avais besoin de légèreté. 

Dans Fuck America (publié aux éditions Le Tripode en 2017, 388 pages), un roman quasi-autobiographique si on en juge par sa biographie, j'y ai retrouvé la signature d'Hilsenrath : des dialogues courts, loufoques, en rafales, du tac-au-tac, un humour dont seuls les juifs sont passé maîtres. On se croirait dans une parodie version USA de La Petite Vie de Claude Meunier. J'ai d'autres Hilsenrath en réserve, pour faire rire mon hamster!

Tout juste débarqué aux Etats-Unis, Jacob Bronsky erre dans le New York miteux des années 1950, parmi les clodos et les putes. L'Américan Way of Life ? Comprend pas. Le rêve américain ? Encore moins. Enchaînant les jobs minables, Jakob Bronsky n'a que deux obsessions : soulager son sexe et écrire un roman sur son expérience des ghettos juifs. Un futur best-seller à coup sûr ! Situations loufoques. Dialogues déjantés. et humour vache à faire pâlir les bien-pensants. Un OVNI littéraire doué de malin plaisir, qui bouscule la narration et les idées convenues.


Biographie d'Edgar (source : wikipedia) : Edgar Hilsenrath naît en 1926 dans une famille de commerçants juifs. Il grandit à Halle. À l’avènement du nazisme en janvier 1933, la situation familiale change : brimades à l'école, confiscation des biens... Le père cherche vainement à obtenir un visa pour les États-Unis. En effet, depuis 1920, il existe dans ce pays un système de quotas limitant l'entrée des immigrants européens. Avant « la nuit du pogrom du Reich » en 1938, il s'enfuit avec son jeune frère et sa mère chez ses grands-parents à Siret en BucovineRoumanie. Le père a tout d'abord l'intention de les rejoindre, ce que la déclaration de guerre rend impossible ; il gagne la France où il reste pendant toute la guerre. En 1941, Edgar Hilsenrath, son frère et sa mère, ainsi que tous les camarades et leurs parents de Sereth, sont déportés dans le ghetto roumain de Mogilev-Podolsk, qui se trouve aujourd'hui en Ukraine. Lorsque le ghetto est libéré en mars 1944 par les troupes russes, Hilsenrath se rend à pied à Sereth et, de là, gagne Tchernivtsi. Avec l'aide de l'organisation de Ben Gourion, Hilsenrath, ainsi que de nombreux juifs survivants, tous munis de sauf-conduits étrangers, gagne la Palestine. Pendant le voyage, aussi bien qu'en Palestine même, il lui arrive souvent de se retrouver en prison, mais, chaque fois, il recouvre peu après la liberté. En Palestine, il vit de petits jobs, mais, ne se sentant pas chez lui, se résout en 1947 à rejoindre en France sa famille, qui s'y était dans l'intervalle retrouvée réunie. Au début des années cinquante, la famille entière émigre à New York. Là, Edgar Hilsenrath subvient à ses besoins à l'aide de petits boulots tout en écrivant son premier roman, Nuit, dont la première publication rencontre de sérieuses difficultés, car la direction de la maison d'édition, effrayée par la crudité du texte, retire le livre de la vente peu de temps après sa parution (voir la note sur la critique acerbe de Raddaz, rubrique « Littérature »). Le roman suivant, Le Nazi et le Barbier, qui a fait connaître Hilsenrath en tant qu'écrivain aussi bien en Allemagne que dans le monde entier, est conçu pendant un long séjour à MunichEn 1975, Edgar Hilsenrath revient définitivement en Allemagne afin de s'immerger dans la langue allemande. Il s'installe à Berlin où il réside longuement. Il décède le 30 décembre 2018 à l’hôpital de Wittlich des suites d'une pneumonie2.

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