J'ai pour principe de terminer ce que j'entreprends. Peut-être étais-je trop enthousiaste lorsque j'ai entamé la lecture de La Mort Nomade de Ian Manook (Ed. Albin Michel, 2016, 432 pages), le troisième tome de la trilogie mongole? Toujours est-il qu'à 80 pages (sur les 366 de ma version numérique) de la fin, je ne savais plus si je l'aimais tant que ça... Mais j'allais le terminer! Question de principe! Et heureusement!
Résumé : Usé par des années de lutte stérile contre le crime, l'incorruptible commissaire Yeruldelgger a quitté la police d'Oulan-Bator. Plantant sa yourte dans les immensités du désert de Gobi, il a décidé de renouer avec les traditions de ses ancêtres. Mais sa retraite sera de courte durée. Deux étranges cavalières vont le plonger bien malgré lui dans une aventure sanglante qui les dépasse tous. Éventrée par les pelleteuses des multinationales, spoliée par les affairistes, ruinée par la corruption, la Mongolie des nomades et des chamanes semble avoir vendu son âme au diable ! Des steppes arides au cœur de Manhattan, du Canada à l'Australie, Manook fait souffler sur le polar un vent plus noir et plus sauvage que jamais.
Je trouvais que Yeruldelgger avait été plutôt «décoratif» durant la majeure partie du roman. Je pensais qu'il sortirait plus tôt de son isolement pour reprendre le collier, mais non... Sauf que dans le dernier quart, il revient en force. En même temps que le rythme s'accélère et que survient un revirement de situation intéressant. C'est à ce moment que le proverbe du crapaud m'est venu à l'esprit.
Avec ce troisième roman de sa trilogie mongole, Manook va nous «promener» de la Mongolie à Perth (Australie), New-York (É.U.), Knowlton (Qc) pour revenir en Mongolie. On ne peut pas reprocher à Manook le manque de documentation : profusion de détails architecturaux et géographiques, et politiques! Je pense qu'il a adapté le rythme du roman à celui des steppes mongoliennes, ce qui expliquerait ses variations... La trame de l'histoire se tient, les personnages sont solides et crédibles, sauf peut-être cette lieutenant, seule policière du pays on dirait, invisible dans le dernier quart du roman et si peu décrite qu'on se l'imagine mal, et ce justicier sniper africain qui vient régler le compte des exploitants miniers multinationaux. L'intrigue, en dépit d'un rythme inégal, retient notre intérêt cependant. Ce qui m'a plu, ce sont les descriptions des lieux, des atmosphères, des us et coutumes de la Mongolie. Au final, la trilogie est tout de même une bonne lecture de vacances!
Encore un petit creux?
J'ai trouvé cet article où Manook fait de l'autodérision (cliquez sur l'hyperlien) et donne dix bonnes raisons de ne pas lire sa trilogie mongole. Intelligent! Et j'aime les gens intelligents!
Et cet autre site, GEO, où leurs reporters proposent des films et des romans policiers portant sur la Mongolie. Un sujet sans fin!
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