Un homme meilleur de Louise Penny, paru aux Éditions Flammarion Québec en mars 2020 (496 pages).
Résumé. Alors qu’une crue printanière place toute la province sous la menace de terribles inondations, n’épargnant ni Three Pines ni la rivière Bella Bella, Armand Gamache affronte une tempête médiatique. De retour d’une suspension de neuf mois à la suite de décisions « désastreuses », il est rétrogradé à la section des homicides de la Sûreté du Québec, sous la direction de son gendre et ancien lieutenant, Jean-Guy Beauvoir. Au cœur de ce tumulte, un père fou d’inquiétude sollicite l’inspecteur-chef pour retrouver Vivienne Godin, sa fille disparue. Gamache ne peut que s’associer à la douleur d’Homer Godin et se répéter cette question : comment réagirait-il, lui, s’il devait craindre de n’avoir pas su protéger sa propre enfant d’un conjoint violent ?
Penny était l'auteure «imposée» de notre dernier club de lecture. Dernière réunion physique, j'entends. Pierre T. avait lu la version en anglais de Un homme meilleur (A Better Man) et, si ma mémoire est bonne, avait été déçu de sa lecture. En parcourant le contenu de ma liseuse, j'ai trouvé sa version en français et décidé que ce serait ma prochaine lecture.
Mon impression. Jusqu'à la moitié du roman, j'ai trouvé que c'était le meilleur Penny que j'avais lu à ce jour. J'avais l'impression qu'elle avait changé sa technique, son style d'écriture. Mais au fil des chapitres, j'ai retrouvé les irritants et les invraisemblances dont je vous épargnerai les détails. Le rythme était tout de même soutenu et les revirements de situation relativement nombreux, peut-être un peu trop nombreux et redondants vers les trois-quarts du roman... La fin, c'était du Penny, genre «Ils vécurent heureux et eurent de nombreux enfants!» Je ne suis pas une inconditionnelle de Penny, mais je reconnais que j'ai passé du bon temps.
Vous êtes-vous demandé comment on trouvait le titre d'un roman? Comme pour la couverture, j'imagine qu'il est suggéré par l'auteur et que l'éditeur utilise son droit de veto... Bref, pour documenter ce billet, j'ai fait une recherche pour tomber, par hasard, sur cette page de l'ONF et d'une chronique sur le flm Un homme meilleur. Je suis sûre que le titre de ce Penny est en lien avec ce film qui porte sur la violence conjugale, sur la violence faite aux femmes, la trame de fond de son roman. Je parierais une bière là-dessus!
samedi 30 mai 2020
lundi 25 mai 2020
Darktown ou retour dans le temps
Darktown de Thomas Mullen (Ed. Rivages, 2018, 427 pages).
Je ne connais pas parfaitement mon histoire canadienne, mon histoire québécoise... imaginez l'histoire américaine! Mais j'ai entendu parler de la ségrégation raciale américaine, la trame de fond de ce roman plus «noir» (sans jeu de mots!) que «policier».
Le roman, premier d'une série de trois, est bien documenté. Les personnages sont bien campés, crédibles, parce que c'est une histoire vraie. Le rythme relativement égal reflète bien celui de l'époque (1948). L'auteur réussit par son écriture intelligente à nous faire ressentir toute la force, la volonté, mais surtout la frustration qui animent cette communauté noire d'Atlanta, aussi bien que la haine, le racisme que les jeux politiques des américains blancs.
J'ai passé des heures bien agréables à le lire et je le recommande, ne serait-ce que pour se rappeler du courage et de la détermination des noirs américains qui, encore aujourd'hui, subissent les contre-coups vicieux du profilage racial de nos institutions policières.
Résumé. DarktownAtlanta, 1948. Sous le mandat présidentiel de Harry S. Truman, le département de police de la ville est contraint de recruter ses premiers officiers noirs. Parmi eux, les vétérans de guerre Lucius Boggs et Tommy Smith. Mais dans l'Amérique de Jim Crow, un flic noir n'a le droit ni d'arrêter un suspect, ni de conduire une voiture, ni de mettre les pieds dans les locaux de la vraie police. Quand le cadavre d'une femme métisse est retrouvé dans un dépotoir, Boggs et Smith décident de mener une enquête officieuse. Alors que leur tête est mise à prix, il leur faudra dénouer un écheveau d'intrigues mêlant trafic d'alcool, prostitution, Ku Klux Klan et corruption.« Darktown revisite un chapitre négligé de l'histoire des États-Unis, et résonne avec les luttes raciales d'aujourd'hui. » Charles Frazier« Se lit comme le meilleur de James Ellroy. » Publishers Weekly« Superbe. » Ken Follett
Résumé. DarktownAtlanta, 1948. Sous le mandat présidentiel de Harry S. Truman, le département de police de la ville est contraint de recruter ses premiers officiers noirs. Parmi eux, les vétérans de guerre Lucius Boggs et Tommy Smith. Mais dans l'Amérique de Jim Crow, un flic noir n'a le droit ni d'arrêter un suspect, ni de conduire une voiture, ni de mettre les pieds dans les locaux de la vraie police. Quand le cadavre d'une femme métisse est retrouvé dans un dépotoir, Boggs et Smith décident de mener une enquête officieuse. Alors que leur tête est mise à prix, il leur faudra dénouer un écheveau d'intrigues mêlant trafic d'alcool, prostitution, Ku Klux Klan et corruption.« Darktown revisite un chapitre négligé de l'histoire des États-Unis, et résonne avec les luttes raciales d'aujourd'hui. » Charles Frazier« Se lit comme le meilleur de James Ellroy. » Publishers Weekly« Superbe. » Ken Follett
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lundi 18 mai 2020
Hervé Commère : Coup de coeur!
Une épigraphe des Rita Mitsouko : «On est responsable du feu qu'on a allumé». Je sens qu'on va bien s'entendre, Hervé Commère et moi.
Ce qu'il nous faut c'est un mort. Publié chez Fleuve Noir en 2016. Prix du Polar lycéen d'Aubusson 2019. 400 pages.
Résumé (source : Lisez.com) Trois garçons pleins d’avenir roulent à flanc de falaise. C’est la nuit du 12 juillet 1998, celle d’I will survive. Ce que la chanson ne dit pas, c’est à quel prix. Les Ateliers Cybelle emploient la quasi-totalité des femmes de Vrainville, Normandie. Ils sont le poumon économique de la région depuis presque cent ans, l’excellence en matière de sous-vêtements féminins, une légende – et surtout, une famille. Mais le temps du rachat par un fonds d'investissement est venu, effaçant les idéaux de Gaston Lecourt, un bâtisseur aux idées larges et au cœur pur dont la deuxième génération d'héritiers s’apprête à faire un lointain souvenir. La vente de l'usine aura lieu dans l'indifférence générale. Tout le monde s’en fout. Alors ce qu’il faudrait, c’est un mort. De la corniche aux heures funestes de Vrainville, vingt ans se sont écoulés. Le temps d’un pacte, d’un amour, des illusions, ou le temps de fixer les destinées auxquelles personne n’échappe.
Mon appréciation. Une critique trouvée sur un site (je ne me rappelle plus lequel....) le décrivait comme un polar social. Et j'y ai réfléchi une bonne partie du roman, pour finalement comprendre ce qu'elle voulait dire. Avec ses enchevêtrements habiles d'événements survenus un même soir à des endroits différents, l'auteur nous amène aux confins de la Normandie, dans un petit «village gaulois» où tous les habitants sont reliés par le travail dans une usine de sous-vêtements. Beaucoup d'allers-retours dans le passé, et même le futur. Les personnages sont solides, l'histoire originale. L'enquête policière ouverte suite à un accident mortel déguisé en suicide, nous révélera des petites surprises. C'est un polar «soft», bien construit, intelligent, avec une finale philosophique.
Ce qu'il nous faut c'est un mort. Publié chez Fleuve Noir en 2016. Prix du Polar lycéen d'Aubusson 2019. 400 pages.
Résumé (source : Lisez.com) Trois garçons pleins d’avenir roulent à flanc de falaise. C’est la nuit du 12 juillet 1998, celle d’I will survive. Ce que la chanson ne dit pas, c’est à quel prix. Les Ateliers Cybelle emploient la quasi-totalité des femmes de Vrainville, Normandie. Ils sont le poumon économique de la région depuis presque cent ans, l’excellence en matière de sous-vêtements féminins, une légende – et surtout, une famille. Mais le temps du rachat par un fonds d'investissement est venu, effaçant les idéaux de Gaston Lecourt, un bâtisseur aux idées larges et au cœur pur dont la deuxième génération d'héritiers s’apprête à faire un lointain souvenir. La vente de l'usine aura lieu dans l'indifférence générale. Tout le monde s’en fout. Alors ce qu’il faudrait, c’est un mort. De la corniche aux heures funestes de Vrainville, vingt ans se sont écoulés. Le temps d’un pacte, d’un amour, des illusions, ou le temps de fixer les destinées auxquelles personne n’échappe.
Mon appréciation. Une critique trouvée sur un site (je ne me rappelle plus lequel....) le décrivait comme un polar social. Et j'y ai réfléchi une bonne partie du roman, pour finalement comprendre ce qu'elle voulait dire. Avec ses enchevêtrements habiles d'événements survenus un même soir à des endroits différents, l'auteur nous amène aux confins de la Normandie, dans un petit «village gaulois» où tous les habitants sont reliés par le travail dans une usine de sous-vêtements. Beaucoup d'allers-retours dans le passé, et même le futur. Les personnages sont solides, l'histoire originale. L'enquête policière ouverte suite à un accident mortel déguisé en suicide, nous révélera des petites surprises. C'est un polar «soft», bien construit, intelligent, avec une finale philosophique.
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vendredi 8 mai 2020
Némésis : La lucidité de Philip Roth
J'ai fait une entorse à mes lectures de romans policiers. Je vous en parle quand même parce que j'en ai éprouvé un grand plaisir.
Un jour, je tombe sur cette entrevue donnée par Philip Roth et je suis conquise par le personnage. Quel homme! Je m'étais alors promis de lire son oeuvre, mais voilà, je ne sais où donner de la tête avec ma PAL. Jusqu'au jour où je trouve une critique sur son roman Némésis publié chez Gallimard en 2012, et que j'y vois un signe du «cosmos».
(source : Wikipedia)
Eugene « Bucky » Cantor est professeur de gymnastique, en charge durant l'été 1944 d'un centre de sport municipal de Weequahic le quartier juif de Newark dans le New Jersey. Brillant athlète et lanceur de javelot de haut niveau, une sévère myopie l'a empêché de s'enrôler dans l'armée pour combattre sur le théâtre européen ou dans le Pacifique. Il se sent coupable parce que durant toute sa jeunesse – recueilli par ses grands-parents après la mort en couches de sa mère et l'abandon de son père emprisonné pour vol – son grand-père l'avait éduqué dans la perspective d'un destin héroïque. En , une épidémie de poliomyélite éclate dans le district italien de Newark et se propage rapidement dans d'autres zones de la ville. Rapidement des enfants du centre de Bucky tombent malades et trois d'entre eux meurent en quelques jours. Bucky tente alors d'assumer son rôle d'encadrement : son combat sera de réconforter, protéger ces enfants, et tenter de consoler les familles frappées. La présence de son futur beau-père, un médecin, lui permet aussi de rationaliser un peu la situation et de ne pas céder à la panique qui petit à petit envahit les familles de condition modeste.
Bucky s'interroge cependant sur les raisons de l'épidémie : il n'adopte pas un point de vue scientifique – la maladie était mal connue à l'époque – ni une interprétation providentielle, qui en aurait fait un châtiment divin frappant aveuglément tous les enfants. Inquiète, sa fiancée Marcia, qui travaille dans un camp d'été en Pennsylvanie, lui propose de venir la rejoindre ; elle a obtenu pour lui de son directeur un poste de maître-nageur. Alors que sa position morale le pousse à continuer le travail entrepris à Newark, Bucky désire retrouver Marcia et se convainc qu'il ne sera pas moins utile auprès d'elle. Il souhaite aussi échapper à la torpeur morbide de la ville. Il accepte donc l'offre et la rejoint avec enthousiasme, étouffant ses scrupules. Après quelques jours, un premier cas de polio éclate dans le camp, puis rapidement deux autres. Bucky peut être porteur du virus et il finit par tomber malade lui aussi.
Vingt-sept ans ont passé et Bucky, à qui la polio a laissé un profond handicap, travaille dans une station-service de Newark. Un ancien enfant du centre sportif de Weequahic, lui aussi touché par le virus, vient à le reconnaître et l'interpelle. Tous deux décident de déjeuner régulièrement ensemble. Bucky pour la première fois se confie sur les évènements de l'été 1944 et lui détaille sa vie qu'il a menée depuis. Marqué dans son corps par la maladie et dans son âme par le double sentiment de culpabilité vis-à-vis de lui-même et de son rôle dans la propagation probable de l'épidémie, il a rompu, dès l'hôpital, tous les liens qui l'attachaient à Marcia et s'est refusé à l'épouser malgré ses supplications. Sacrifice personnel, mortification et questionnements métaphysiques ont depuis lors rempli son existence brisée.
Dans ce roman d'une grande douceur, d'une grande sagesse, d'une telle vision de l'absurdité humaine, j'ai retrouvé tant d'analogies avec le contexte actuel de pandémie que j'ai cru à une entourloupette de BB, Big Brother!. J'ai également retrouvé dans l'écriture de Roth la même impression de lucidité qu'il m'avait inspirée lors de l'entrevue. Un auteur à découvrir!
lundi 4 mai 2020
Kallentoft nous ramène en hiver!
Hiver, publié aux éditions Points en 2011, 504 pages. Le premier de la série UNE ENQUÊTE DE MALIN FORS. Ma première rencontre avec l'auteur suédois Mons Kallentoft. Je me suis (encore) laissé séduire par la couverture. Je n'avais préalablement lu aucune critique; je n'avais donc aucune attente.
Résumé : Mardi 31 janvier, 7h22 du matin, il fait encore nuit à Ostergötland. Ce mois de février est l’un des plus froids qu’on ait connu en Suède. Ce matin-là, la jeune Malin Fors et ses collègues de la Criminelle découvrent un cadavre, nu et gelé, attaché à une branche d’arbre, une corde autour du cou. Qui est cet homme ? Comment a-t-il fait pour se pendre ainsi ? Meurtre ? Suicide ? D’où viennent les blessures qui recouvrent son corps ? Petit à petit, Marlin et Zeke, son coéquipier, découvrent que Bengt Andersson a un passé de psychopathe ce qui les mènera à Maria Murvall, une amie de Bengt. D’indices en indices, de nouveaux personnages s’ajouteront à l’enquête : les trois frères de Maria, suspectés d’un viol dont leur sœur fut victime, Joachim et Markus, deux adolescents pas très nets, et enfin, Valkyria et Rickard Skoglöf, deux individus marginaux dont les croyances vikings et l’exhibition sur Internet laissent les policiers perplexes.
Mon appréciation
Ca commence bien : un homme de plus de 300 livres est retrouvé pendu, et préalablement agressé, à une branche à plusieurs mètres du sol... Et ce mort sera le narrateur sporadique tout au long du roman (ceux qui croient qu'il y a une «vie» après la mort seront bien servis!). L'auteur va ensuite étirer la sauce jusqu'aux 80 dernières pages où certains rebondissements ont ravivé et maintenu mon intérêt jusqu'à la fin. La trame de fond, c'est le froid qui est omniprésent, qui s'infiltre dans les gestes, les lieux, les situations. Les principaux personnages sont bien campés et crédibles; l'auteur les enfile d'une manière intelligente dans des chapitres courts, mais comme c'est le premier de la série, je présume qu'il les aura mieux développés dans les suivants. Ce sera à confirmer avec la lecture (éventuelle) du second, Été, publié en 2008. Si vous aimez les polars «soft», je vous le recommande.
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