mardi 29 septembre 2020

Mon premier Läckberg!

 

Le thème de notre prochaine rencontre est «Les auteurs (de polars) scandinaves». Pierre T. nous a évité une recherche exhaustive en nous fournissant une liste de ces auteurs. Donc en excluant ceux que j'avais déjà lus (Mankell, Kallentoft, Indridason), je n'avais que l'embarras du choix! J'avais dans ma liseuse ce Camilla Läckberg, Femmes sans merci (Éd. Actes Sud, coll. Actes noirs, 2020, 160 pages), une nouvelle en fait, de par son style. Et j'ai eu beaucoup, beaucoup de plaisir à le dévorer d'une traite!

RésuméIngrid Steen a renoncé à sa carrière de journaliste le jour où son mari infidèle a été promu éditeur en chef. Depuis, elle s'occupe de leur fille et s'efforce de maintenir l'image d'un mariage parfait. Viktoria Brunberg est misérable, enchaînée aux fourneaux dans sa maison de Sillbo. Quand elle a découvert la véritable nature de son mari Malte, il était déjà trop tard. Birgitta Nilsson, bientôt à la retraite, n'arrive pas à se libérer de son mari abusif. Depuis des années, elle fait tout pour cacher ses bleus. Extrêmement différentes, ces trois femmes ont une chose en commun : elles sont toutes coincées dans des mariages destructeurs et toxiques. Via un forum sur le Net elles concluent un pacte : chacune va commettre le meurtre parfait en assassinant le mari de l'une des autre

Mon avis.  Je l'avoue, c'est mon premier Läckberg. Quelle efficacité! Läckberg va à l'essentiel! On comprend d'entrée de jeu le contexte socio-culturel de chacune de ces trois femmes, ce qui les a amené à se rallier pour commettre le crime «parfait». Le roman manque de profondeur évidemment, mais n'est-ce pas là un problème avec les nouvelles? Au fil des nombreux chapitres très courts, on survole la vie de chacune de ces trois femmes, leurs ambitions, leur besoin de quitter leur milieu toxique. Pour m'avoir gardée éveillée tard dans la nuit, je le recommande.

dimanche 27 septembre 2020

La Proie de Deon Meyer

La lecture de son 13 heures (Éd. Seuil, 2011) m'ayant laissé un bon souvenir de Deon Meyer, son dernier roman, La Proie (Éd. Gallimard, 2020, 576 pages) m'a donné l'envie de revisiter l'Afrique du Sud et sa plume.

Résumé. Au Cap, Benny Griessel et Vaughn Cupido, de la brigade des Hawks, sont confrontés à un crime déconcertant : le corps d’un ancien membre de leurs services, devenu consultant en protection personnelle, a été balancé par une fenêtre du Rovos, le train le plus luxueux du monde. Le dossier est pourri, rien ne colle et pourtant, en haut lieu, on fait pression sur eux pour qu’ils lâchent l’enquête. À Bordeaux, Daniel Darret, ancien combattant de la branche militaire de l’ANC, mène une vie modeste et clandestine, hanté par la crainte que son passé ne le rattrape. Vœu pieux : par une belle journée d’août, un ancien camarade vient lui demander de reprendre du service. La situation déplorable du pays justifie un attentat. Darret, qui cède à contre cœur, est aussitôt embarqué, via Paris et Amsterdam, dans la mission la plus dangereuse qu’on lui ait jamais confiée. Traqué par les Russes comme par les services secrets sud-africains, il ne lâchera pas sa proie pour autant…

Mon avis. D'abord, la traduction est bonne et les chapitres sont courts, ce que j'aime bien! Mais ça m'a pris du temps avant d'embarquer dans l'histoire... Étant donné le nombre de pages, j'ai décidé de continuer au-delà des cent premières, alors qu'on survole deux crimes impliquant Griessel et Cupido, les enquêteurs de la série Benny Griessel. Au fur et à mesure qu'on avance dans le roman, les histoires se rapprochent et finiront (désolée de dévoiler ce punch) par ne faire qu'une. Personnages attachants, vraisemblables. Le contexte socio-politique de l'Afrique du Sud est omniprésent, évidemment! En dépit de quelques relâchements de l'histoire (Griessel qui craint que sa blonde refuse de l'épouser, Cupido qui veut impressionner le fils de sa conjointe...), l'action se pointe enfin et le rythme s'accélère. Ce n'est pas un roman marquant de Meyer, mais il donne un point de vue éclairé sur la politique de cette partie du continent africain.

samedi 19 septembre 2020

Coronado de Lehane : variations sur un thème!


Je voulais lire un autre Lehane avant notre club 
de lecture et celui-ci, Coronado (Éd. Payot et Rivages, 2007, 247 page) m'a intriguée par son contenu : cinq nouvelles et une pièce de théâtre!

Que ce soient deux anciens du Vietnam qui retournent dans leur ville natale, des adolescents qui mettent à sac la maison d'un camarade, un homme innocent traqué par des agents gouvernementaux paranoïaques, un père qui vient chercher son fils à sa sortie de prison, ou une jeune femme prise entre les feux d'une guerre des gangs, les personnages de Dennis Lehane nous sont familiers au départ et, très vite, leurs dérapages nous les rendent tour à tour effrayants et déchirants.
Que dire? C'est du Lehane avec sa plume, ses mots, sa vision et sa description de la nature humaine telle qu'elle peut exister. Chaque histoire est intrigante, déstabilisante, sordide. Les personnages sont tordus, vivent en marge de la société et sont malheureusement crédibles. J'avais un goût amer à la fin de chacune des nouvelles, comme j'en ai souvent en entendant certains crimes. C'est un roman noir, qui m'a rappelé ce que j'avais éprouvé en lisant son Mystic River, un roman puissant. On pense connaître les gens, mais jamais comme ça...

Un autre Feuz!

L'engrenage du mal de Nicolas Feuz, publié en 2020 aux Éditions Slatkine & cie (300 pages). Une autre série (de trois) que je commence par la fin.  Lorsque je l'ai réalisé (après une soixantaine de pages), j'ai eu envie d'arrêter la lecture et lire les deux premiers, Le Miroir des âmes et L'Ombre du renard. Après, je me suis dit que c'était l'histoire de ma vie de lire les séries dans le désordre. Alors j'ai continué. Mais j'aurais dû... trop tard... j'assume!

Résumé : Frontière franco-suisse. Quatre hommes se réveillent dans une grotte souterraine. Aucun d’eux ne sait pourquoi il est là. Mais le temps presse, l’eau monte, menaçante. Ils ont une heure, pas une minute de plus, pour découvrir les liens qui les unissent. Au même moment, le procureur Norbert Jemsen et sa fidèle greffière Flavie Keller reprennent du service. Leur amie, l’inspectrice Tanja Sojkaj, a besoin d’aide pour retrouver celui qui a détruit sa famille. Une plongée vertigineuse au centre de la terre.

Mon avis. On fera de constants allers-retours dans le présent et le passé, à en donner le tournis. Mais Feuz est habile et connaît le contexte judiciaire. J'ai aimé les chapitres très courts et les séquences rapides. Les nombreuses références aux deux premiers romans de la série Norbert Jemsen m'ont fait regretter de ne pas les avoir lus avant. J'aurais sûrement mieux compris la psychologie des principaux personnages. C'est bien documenté : les lieux (les moulins souterrains) sont bien décrits (j'ai fait une petite recherche). C'est très bon, mais je n'ai toutefois pas éprouvé le même plaisir qu'avec Restez chez vous, probablement en raison des tomes non lus... faudra que je vérifie. Ma PAL monte, monte...

mardi 8 septembre 2020

Grangé : un (autre) coup de coeur!

J'en ai eu beaucoup, des coups de coeur, me direz-vous. C'est le risque de beaucoup lire. Beau risque, n'est-ce pas?


Grangé m'avait laissé un très agréable souvenir avec Le Jour des cendres (voir mon billet). Peut-être avais-je eu la main heureuse... Essayons maintenant son Kaïken paru aux Éditions Albin-Michel en 2014 (552 pages), avec sa magnifique couverture... OMG!

Résumé. Quand le Soleil Levant devient un Soleil Noir, Quand le passé devient aussi tranchant qu'une lame nue, Quand le Japon n'est plus un souvenir mais un cauchemar, Alors, l'heure du kaïken a sonné. Olivier Passan, de la Criminelle, est lancé dans la traque d'un insaisissable meurtrier, l’Accoucheur, qui éventre des femmes au terme de leur grossesse pour tuer leur bébé. Dans le même temps, ce flic tourmenté cherche à comprendre les raisons du naufrage de son couple : Naoko, sa femme japonaise, a demandé le divorce. L'histoire personnelle de Passan trouve des similitudes dans celle du serial killer, sorte de double monstrueux. Passan devra aller jusqu'à Tokyo chercher la clé de l'énigme...

Mon avis. Premier constat : l'histoire se déroule dans le même contexte géographique que ma dernière lecture (Haine noire de Patrick Caujolle), mais Grangé utilise un jargon moins parisien que Caujolle. Dès le début, on a une histoire classique : un tueur en série traqué sans relâche ni scrupules par un haut gradé de la police, féru de culture japonaise, dont l'épouse japonaise a enclenché des procédures de divorce. Mais le rythme et le suspense augmentent au fil des courts chapitres (j'aime les chapitres courts!) et l'histoire prendra d'autres tournants. Les personnages sont crédibles, bien campés dans leur rôle. Passan me rappelle même mon Harry... Les lieux et les ambiances sont bien décrits et on s'y voit. Bon, il y a bien quelques toutes petites invraisemblances, mais on est dans le roman, non?  Et la fin, quoique «épique», aurait pu révéler un peu plus le côté sombre des protagonistes. Mais il est très habile ce Grangé! Il m'a gardé éveillée jusque tard dans la nuit!

samedi 5 septembre 2020

La liste à l'envers... rien de renversant!

J'ai décidé de prendre le Calibre de mon nouveau portable à l'envers : lire le premier que j'y avais téléchargé. Je n'avais aucun souvenir de l'avoir fait (ça datait de plus d'une année...) et j'ai présumé que si je l'avais téléchargé, c'était parce que j'avais trouvé une bonne critique littéraire. J'ai donc ouvert Haine noire de Patrick Caujolle paru aux Éditions de Borée en 2018 (280 pages).

Résumé. Paris. 2ème arrondissement. 1er mai 2015. Ce matin-là, Jean-Emmanuel, archéologue, se rend sur son chantier. Ce qu'il découvre alors dépasse l'entendement. 6 cadavres démembrés. Une scène d'enfer face à lui. Un tombeau a disparu mais surtout les 6 crânes. Tous présentent la même particularité : 1 pieu de bois enfoncé dans l'orbite de l'oeil gauche. Quelques jours plus tard. Aux abords du Bras de la Monnaie. Paris toujours. Un corps est repêché de la Seine. Signe particulier : il manque la tête. Tête qui sera retrouvée peu de temps après dans une poubelle, un bout de ferraille enfoncé dans l'orbite de l'oeil gauche. 2 affaires. 2 services de police. 1 particularité.

Mon avis. J'ai passé à ça (une couple de millimètres entre mon pouce et mon index) de l'abandonner après les trois ou quatre premiers chapitres, mais je suis comme ça : je termine (presque) toujours ce que je commence. Et finalement j'ai embarqué dans l'histoire somme toute pas banale avec des recoupements d'archéologie, de satanisme, de terrorisme islamique, de jalousie... Outre le dialecte de nos cousins français, c'est leur logorrhée bien typique qui m'agaçait. Heureusement la trame de l'histoire était intéressante et faisait oublier certains irritants. Comme la fin que j'imaginais plus spectaculaire... Ah! et je ne comprends ni le titre ni la couverture qui n'ont rien à voir avec l'histoire : un autre piège pour les visuels... Je suis en train de justifier mon choix là...