mercredi 7 octobre 2020

Le dynamiteur de Mankell!

 On oublie que Mankell ne publie pas que des polars. A preuve, Comedia infantile et Les chaussures italiennes que j'avais bien aimés. Mankell, c'est un conteur, un observateur de l'espèce humaine, qui met juste assez de mots pour qu'on comprenne ses personnages et leur contexte. Le dynamiteur de Henning Mankell, publié aux Éditions du Seuil en 2018 (192 pages), je l'ai choisi en pensant lire un polar, mais j'aurai finalement lu une oeuvre littéraire à la fois profonde et empreinte d'humanité. Pas de suspense, juste de la résilience, de la simplicité, de l'humanité...

1911. Oskar Johansson a 23 ans. Dynamiteur, il participe au percement d'un tunnel ferroviaire et manipule des explosifs pour fragmenter la roche. Mutilé à la suite d'un grave accident du travail, il reprendra pourtant son ancien métier, se mariera, aura trois enfants, adhérera aux idéaux socialistes puis communistes. Au soir de sa vie, il partagera son temps entre la ville et un cabanon de fortune sur une île aux confins de l'archipel suédois.Un mystérieux narrateur recueille la parole de cet homme de peu de mots, qui aura vécu en lisière de la grande histoire, à laquelle il aura pourtant contribué, à sa manière humble et digne.Ce premier roman de Henning Mankell, écrit à 25 ans, et inédit en France à ce jour, se veut un hommage vibrant à la classe ouvrière, à ces millions d'anonymes qui ont bâti le modèle suédois. Par son dépouillement, sa beauté austère, son émotion pudique, Le Dynamiteur contient en germe toute l'oeuvre à venir de Mankell, sa tonalité solitaire, discrète, marquée à la fois par une mélancolie profonde et une confiance inébranlable dans l'individu.

P.S. Dans un commentaire publié par «nameless» sur Babelio, on apprend que dans sa préface rédigée au Mozambique en novembre 1997, Henning Mankell indique avoir débuté l'écriture du Dynamiteur en 1972, au moment où les Américains perdent leur guerre d'agression sans issue au Vietnam. Il faut attendre septembre 2018, trois ans après sa mort, pour que Seuil propose la traduction française de ce premier roman édité par l'auteur.

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