samedi 31 juillet 2021

Les pages roses du Larousse

Vous vous rappelez, ces pages roses, cette section du Larousse qui séparaient les deux parties du dictionnaire? 

Les pages roses sont un ensemble d'expressions et de citations en français, en latin ou en langues étrangères contemporaines, disponibles dans Le Petit Larousse. Ces pages qui s'insèrent entre les parties relatives aux noms communs et celles réservées aux noms propres du dictionnaire sont présentes dès la première édition. (source : Wikipedia).


Résumé de Anca, de Michel Lavoie, paru aux éditions Vent d'Ouest en 2006.

Cinq jeunes décident de fuir leur pays, la Roumanie. Ils n'en peuvent plus de vivre sous la dictature de Ceausescu. Ils découvrent alors la joie, la haine, la douleur et la mort. Le destin qui les attend est cruel, mais Alexandru et Anca veulent réaliser leur rêve à tout prix. La jeune Anca réussit à s'évader et arrive au Québec, à Hull, sans pouvoir oublier son passé ni son secret, si lourd à porter. Peu à peu, elle livre, déchirée mais l'espoir au cœur, sa terrible aventure. S'ensuivront deux années au cours desquelles Anca connaîtra son lot de tourments, mais aussi de bonheurs saisonniers. Parviendra-t-elle enfin à refaire sa vie et à aimer de nouveau. Parfois, la vie réserve de belles surprises. Michel Lavoie offre aux lecteurs adolescents et adultes un roman au carrefour du réel et de la fiction, où la souffrance et la mort portent en elles les germes de la vie. Un récit des plus actuels qui nous interpelle et nous incite à réfléchir sur cette violence inouïe qui secoue l'humanité entière, nourrie de mépris et de vengeance. Peut-on rêver à de jours meilleurs, où le soleil reluira de nouveau, recouvrant enfin les ténèbres de la haine ? C'est du moins l'espoir qui anime Anca... Michel Lavoie réalise son plus grand projet d'auteur pour la jeunesse en réunissant dans un seul livre les quatre romans de sa série ANCA.

Ce que j'en ai pensé

D'abord, en consultant le résumé, je n'ai pas vu les mots «adolescents» et «jeunesse»... Non pas que je méprise le genre, je l'aurais tout de même choisi pour le sujet, le contexte. Mais on n'écrit pas pour les jeunes comme pour les adultes. Et adulte, on ne lit pas comme une ado (parce que je vois peu de gars qui liraient ça)..

Je n'ai pas perdu mon temps cependant. Je me suis laissé prendre par l'histoire de cette fille (vraie semble-t-il...) en dépit des invraisemblances, des questions éludées (je ne parle pas ici du contexte sordide et inhumain de cette époque en Roumanie; je parle du fait qu'on a omis de parler de la réalité et du long parcours administratif des réfugiés).

La romance est omniprésente. Absence d'érotisme (on écrit pour des jeunes, n'oublions pas!).

Quant à l'écriture, elle ne m'a pas impressionnée. Beaucoup de lieux communs. Et il y a la troisième partie, où chaque chapitre (il y en a 11!) a pour titre une expression, un proverbe,  tirés tout droit de ces pages roses du Larousse. J'ai eu le sentiment que l'auteur se moquait de moi. Je ne comprends toujours pas cette technique... Quant à la finale en zigzag (en Roumanie, à Hull, en Roumanie, à Hull...) à saveur moralisatrice, eh bien, là encore, rien d'impressionnant.

Trêve de complaisance : c'est une belle histoire, sans plus...


jeudi 10 juin 2021

Trois petits points et «enlever»!

Les valeurs sont des qualités ou des normes qui régissent le comportement d'une personne et les principes sont des règles ou des convictions qui régissent nos actions.

Une hiérarchisation des valeurs est possible, mais les principes sont toujours à égalité entre eux. Autre différence : les principes sont absolus et valent pour tout le monde, tandis que les valeurs sont relatives. Les premiers sont objectifs, les seconds subjectifs.


Parlant de principes, j'ai celui de toujours terminer la lecture des livres... Merci Micheline de me l'avoir rappelé lorsque j'ai exprimé un doute sur mon choix littéraire. Mais voilà, après le premier tiers, il m'est apparu évident que je perdais mon temps... J'ai posé le doigt sur les trois petits points du coin supérieur droit de ma liseuse et choisi l'option «enlever»!



dimanche 6 juin 2021

Étrange, en effet!

J'avais envie de légèreté et de nouveauté. Et la magnifique couverture de 10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange de Elif Shafak (Éd, Flammarion, 2020, 400 pages) et un résumé intriguant m'ont incitée à le lire.


Et si notre esprit fonctionnait encore quelques instants après notre mort biologique ? 10 minutes et 38 secondes exactement. C'est ce qui arrive à Tequila Leila, prostituée brutalement assassinée dans une rue d'Istanbul. Du fond de la benne à ordures dans laquelle on l'a jetée, elle entreprend alors un voyage vertigineux au gré de ses souvenirs, d'Anatolie jusqu'aux quartiers les plus mal famés de la ville. En retraçant le parcours de cette jeune fille de bonne famille dont le destin a basculé, Elif Shafak nous raconte aussi l'histoire de nombre de femmes dans la Turquie d'aujourd'hui. À l'affût des silences pour mieux redonner la parole aux « sans-voix », la romancière excelle une nouvelle fois dans le portrait de ces « indésirables », relégués aux marges de la société.


Comment qualifier ce roman? Roman noir, socio-philosophique...

Chacune des dix minutes qui suivent l'arrêt du coeur de cette pauvre fille va libérer de son esprit toujours en fonction des souvenirs des écueils des traditions familiales, de la culture orientale, de la religion musulmane, de l'innocence de l'enfance, de la résilience, des ambiances, des rares amitiés de ce milieu glauque. Shafak a trouvé une trame originale pour donner une voix aux filles et femmes turques via les souvenirs de cette prostituée très attachante, douée pour le bonheur en dépit du sort réservé aux personnes de sa condition.

Je m'attendais à autre chose, je ne sais pas, quelque chose de plus solide... mais bon, ça changeait du genre polar! 

jeudi 27 mai 2021

Buongiorno!

Je ne regarde plus la télé depuis des mois. Je vous épargne les raisons... Bref, même les petites séries policières étrangères des après-midis pluvieux ne m'intéressent plus, et pourtant, j'aimais bien ça!


Rouge abattoir de Gilda Piersanti (Éd. Pocket, 2008, 288 pages)

Au cœur de la Ville éternelle ensevelie sous la neige, dans le très populaire et très branché quartier romain de Testaccio, une troisième jeune fille vient d’être assassinée, au beau milieu des fêtes de fin d’année. Le commissaire D’Innocenzo ne croit pas à l’ hypothèse du tueur en série que les journaux se plaisent à rabâcher, mais ne sait plus comment maîtriser la peur qui gagne les habitants du quartier et cette population jeune et nombreuse qui fréquente, le soir, ses restaurants, ses discothèques et son cinéma . Une jeune femme inspecteur, téméraire et secrète dans sa réputation, rejoint l’équipe du commissaire sans son consentement. Au fil des heures et du raisonnement, une entente mutuelle finit par s’établir qui viendra à bout d’une histoire personnelle ensevelie, comme la ville sous la neige, sous les années de plomb de la vie politique italienne.

Tout le long de ma lecture, j'ai eu l'impression d'être devant ma télé, regardant un épisode où l'histoire se déroulait en Italie, à une époque incertaine mais pas récente, avec des personnages légèrement caricaturaux, atypiques, à la limite du vraisemblable, et une trame un peu usée (celle des familles dysfonctionnelles par exemple). Piersanti a également publié un autre roman impliquant l'inspectrice De Luca, Bleu catacombes, mais je ne ressens pas le besoin de m'y attaquer. Un roman policier de vacances, comme tant d'autres!


mercredi 19 mai 2021

Un Harlequin policier?

L'Affaire Eva Beck de Julie Rivard, publié chez Hugo & Cie en 2019. Un peu plus de 220 pages en format numérique.

Cap-à-Nipi, petit village québécois à flanc de montagne, est en apparence bien tranquille. C'était avant qu'une organisation criminelle composée exclusivement de femmes se mette à sévir dans la région. Le sergent-détective Henrik Hansen se voit confier l'enquête. Pensant que son supérieur essaie de le ménager en raison du syndrome post-traumatique dont il souffre, il prend l'affaire un peu à la légère. Pourtant, il apprend rapidement qu'il a eu tort de sous-estimer La Pieuvre, surtout lorsque la mystérieuse dirigeante du groupe l'entraîne dans les eaux les plus sombres qui soient : celles de son passé.


Le roman parfait pour qui aime les petites intrigues policières sur fond de romantisme. La trame est intéressante même si peu originale, et le rythme est relativement soutenu. Les descriptions très pudiques des scènes d'amour m'ont fait sourire. J'avais l'impression de lire un roman Harlequin... La brigade policière est invraisemblable et la fin nous laisse sur notre appétit, laissant présager une suite? Une lecture de vacances, sans plus!

vendredi 14 mai 2021

Serge Bouchard, désormais muet

Serge Bouchard est décédé mardi. Serge Bouchard, je l'ai surtout entendu. Pas lu. Pourtant sa plume était très prolifique et son testament colossal. Comme si sa voix était plus envoûtante, plus riche que ses textes. Et pourtant non...

Pourquoi a-t-on soudain envie de lire un auteur en apprenant son départ? C'est humain, je pense. 

L'homme descend de l'ourse, publié chez Boréal en 1998 (224 pages). 


Je pensais le lire d'une traite pour ensuite réaliser qu'il faut le prendre par petits bouts. Pour intérioriser ses pensées, ses mots, ses gestes, sa voix désormais muette... Parlant de voix, c'est sa voix, à Bouchard, que j'entends me conter ces bouts de vie quotidienne, ces lieux communs. Parce qu'elle est encore toute fraîche des ultimes entrevues qu'il a données, de ses lectures à la radio... Parce qu'elle est unique. Comme le gars.

lundi 3 mai 2021

Pour les férus d'histoire et de vérité!

Une autre recommandation de Serge, mon voisin et ami. Il a le don de m'en dire juste assez pour m'intriguer et me faire «devancer» une lecture située plus loin dans ma pile.


L'Ultime secret du Christ, de José Rodrigues dos Santos, publié chez Pocket en 2014 (576 pages).


La célèbre paléographe Patricia Escalona est égorgée en pleine nuit dans la Bibliothèque vaticane, alors qu’elle y étudiait l’un des plus anciens manuscrits détenus par l’Église : le Codex Vaticanus. Près de son corps, le tueur a laissé un message codé. Tomás Noronha, travaillant sur la restauration des ruines du Forum de Rome, est appelé sur le lieu du crime par la police judiciaire italienne : il a été le dernier contact de la victime. L’historien émérite, expert en cryptologie, réussit à décoder le message du tueur et se laisse embarquer dans une enquête qui va très vite se compliquer. Un nouveau meurtre aux allures rituelles a lieu en Irlande, un autre en Bulgarie, deux nouveaux messages codés et toujours ces allusions aux Saintes Écritures.  D’une victime à l’autre, d’un code à l’autre, Noronha est entraîné dans une analyse des textes bibliques particulièrement troublante.  Une quête de la vérité qui va le conduire en Israël, sur les traces de la plus grande figure de l’humanité : celles de Jésus-Christ. Au fil d’une enquête haletante, José Rodrigues dos Santos propose d’aborder la vie du Christ sous un angle historique, quasi scientifique.  Qui était vraiment celui qui a bouleversé le cours de l’Histoire ? Quels sont les faits que l’on peut considérer comme réellement avérés dans la Bible ? Et quels sont ceux travestis par le temps et les hommes ? Réalité historique et intrigue policière se mêlent avec grande intelligence pour faire de L’Ultime Secret du Christ un thriller qui va bouleverser les certitudes de chacun.




Ce roman est le cinquième de la série Tomàs Noronha, et même si le personnage principal est quelque peu «fade» comme peuvent l'être certains professeurs d'université, sa spécialité, l'histoire, et ses compétences en langues anciennes, font de lui un pédagogue distrayant.

L'auteur capte immédiatement notre attention avec le premier d'une série d'assassinats rituels motivés par des faits bibliques. La trame et le sujet de ce roman dit «policier» (on constate toutefois que l'enquête policière est inexistante, les enquêteurs étant plus intéressés par leurs propres principes religieux que par les crimes eux-mêmes) sont  néanmoins intéressants, Comme les romans que j'ai lus de cette série (Codex 632 : Le secret de Christophe Colomb et La formule de Dieu, c'est très documenté et chargé d'informations. Rodrigues dos Santos se sert d'innombrables et interminables dialogues pour «enseigner» l'histoire de Jésus à son lectorat, ce qui peut devenir ennuyant à la longue, mais qui, avec la survenue d'événements et le suspense, parce qu'il y en a à un moment donné, ça se tolère. Il y a matière à réflexion dans ce roman...

Merci Serge pour cette excellente recommandation!