jeudi 17 décembre 2020

Kukum de Michel Jean

Kukum, ce roman de Michel Jean, est sur plusieurs tribunes ces dernières semaines. On l'a réédité tant il est vendu. Et il se retrouve sur la liste de lectures suggérées par des personnalités (tiens, je devrais en produire une...). Ce ne sont pas des motifs pour m'inciter à lire un roman, mais comme je veux participer au club de lecture en ligne d'Espace littéraire le 4 janvier prochain et qui portera sur Kukum (Éd. Libre expression, 2019, 224 pages), autant m'y attaquer.


Ce roman retrace le parcours d'Almanda Siméon, une orpheline qui va partager sa vie avec les Innus de Pekuakami. Amoureuse d'un jeune Innu, elle réussira à se faire accepter. Elle apprendra l'existence nomade et la langue, et brisera les barrières imposées aux femmes autochtones. Almanda et sa famille seront confrontées à la perte de leurs terres et subiront l'enfermement des réserves et la violence des pensionnats. Racontée sur un ton intimiste, l'histoire de cette femme, qui se déroule sur un siècle, exprime l'attachement aux valeurs ancestrales des Innus et au besoin de liberté qu'éprouvent les peuples nomades, encore aujourd'hui.

C'est un bel hommage que Michel Jean fait à sa grand-mère en lui donnant la parole, parce que c'est essentiellement ça : il l'a écoutée lui raconter sa vie et l'a lui-même racontée pour qu'elle ne tombe pas dans l'oubli. Rien de prétentieux, juste la transmission orale propre au peuple autochtone de connaissances, d'expériences, d'un mode de vie, d'une culture qu'on connaît à peine. J'ai aimé qu'il ajoute une carte géographique, des photos de membres de sa famille. On essaie d'imaginer le reste... Et la fin : on comprend encore mieux. Un roman inspirant le respect, l'admiration, d'une femme à la base de sa lignée. 

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