mardi 8 décembre 2020

Pause polar : La femme qui rit, de Brigitte Pilote

Je sais, ce n'est pas un polar... et après? Je ne suis pas si bornée, si psychorigide... non? Est-ce ma façon de «bouder» parce qu'on a mis notre club de lecture de romans policiers en pause à cause de vous savez quoi?


N'empêche que j'ai bien aimé ce roman de Brigite Pilote, la soeur de l'autre, Marcia, La femme qui rit paru aux Éditions du Seuil en 2020 (160 pages).


Depuis la mort de sa femme, Émile Sever mène avec son fils une existence recluse sur la ferme familiale, jusqu’au jour où il se résout à engager une domestique. Celle qui se présente a un passé mystérieux, une volonté farouche de s’ancrer quelque part. Aussi Florian l’accueille-t-il avec hostilité. Son père, obsédé par la transmission de son patrimoine à sa descendance, se prend à imaginer qu’elle pourrait être la parfaite épouse. Florian se fait à l’idée, d’autant que cela lui permet de préserver son jardin secret. Et l’enfant paraît. Portrait d’un monde terrien, où les êtres se débattent avec leurs désirs, La Femme qui rit sonde les âmes qui vacillent sous le poids des traditions. Ce roman âpre et fascinant, poignant jusqu’au dénouement radical, confirme la voix singulière de cette autrice québécoise.


L'auteure va à l'essentiel avec une économie de descriptions et de dialogues au profit de réflexions profondes, d'un vocabulaire riche. Les personnages, attachants, on est dans leur tête, dans leurs pensées, sans filtres... On n'est quelque part en Europe, en milieu rural, à une certaine époque (pas si lointaine), et ce n'est pas important. Il n'y a pas de longueurs, on saute les détails, on relie les bouts de vie parce que ce qui se passe entre eux n'apporterait rien de plus à la compréhension de la psychologie des personnages. Finalement, ça été un bon choix littéraire.


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