mardi 24 novembre 2020

Addison, une SK québécoise?

J'ai lâché le volant une fraction de seconde seulement. Juré. Je ne l'ai pas fait exprès. Pas que je m'en sois voulu, de toute manière. J'étais plutôt indifférente. Sauf que ça allait m'occasionner davantage de problèmes. Je l'ai senti à l'instant où ma voiture a fait une embardée vers la droite. Vers ce piéton qui ne m'a jamais vue venir. Non mais, que fabriquait-il là, aussi, en plein milieu de la nuit ? J'ai pourtant tenté de freiner. Sans succès. J'aurais dû faire changer les freins il y avait un moment, déjà. Mais j'avais manqué de temps pour m'en charger... Lorsque je me suis enfin arrêtée, je savais que le corps ne se trouvait plus à l'avant du véhicule, qu'il avait glissé entre mes roues. Assez difficile d'aller le repêcher. C'est pourquoi j'ai décidé d'appuyer encore un peu sur l'accélérateur.

 

Bouche cousue de l'auteure québécoise Marilou Addison, publié en 2019 aux Éditions de Mortagne (350 pages).

Oh boy! Ce roman est étiqueté «Science fiction et fantastique» par Renaud-Bray... On est certes dans la fiction, mais c'est surtout dans l'horreur qu'on plonge. Sur un fond d'ironie et de psychopathologie à la Stephen King. Je gère mal la lecture de l'horreur, du macabre, mais va savoir pourquoi, le premier chapitre m'a attirée et m'a intriguée au point de dévorer ce roman en quelques heures, oubliant mes propres répulsions pour arriver à comprendre Béatrice, le personnage principal et la narratrice omniprésente. Aucun trou dans son récit. Presque pas d'invraisemblances si on accepte le fait qu'on a affaire à une psychopathe de haut calibre. J'étais tellement concentrée sur l'histoire que je n'ai pas porté attention aux nombreux indices laissés un peu partout par l'auteure, faisant en sorte que la conclusion m'a étonnée et a dépassé mes attentes. Tordu comme du bon SK, mais captivant!

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