Hier. Magnifique journée! Débarquement d'une collection exceptionnelle de livres d'art à la bibliothèque. Des heures de plaisir en vue! Pierre, l'animateur de notre club de lecture, est passé. Discussion très intéressante. On prépare notre rencontre qui aura lieu dans trois jours. J'ai offert à Lucie, nouvelle cliente, venue donner des livres, de profiter de ma présence pour regarder la collection de la salle intérieure. Elle est ressortie avec un sac de livres! J et moi on a envie, besoin de sortir. On se dit que l'occasion risque de ne pas se représenter. On passe chez ma mère qui nous annonce qu'on est rouge. Abattement. Sur le chemin du retour, orgie de décorations de Noël, toutes allumées. Le nouvel arc-en-ciel «Ca va bien aller», le premier ayant révélé la duperie et perdu ses adeptes. Quelle naïveté! Deux messages sur le répondeur. De Pierre. Le premier au sujet du lieu de notre rencontre. Le deuxième pour dire que tout est annulé. Rouge. Je le rappelle. Une heure d'échanges. Stériles? Je m'en moque. Non, je ne m'en moque pas. Mais pas question de «nourrir la bête». Nous restons chacun sur nos positions.
La fièvre de Sébastien Spitzer (Éd. Albin-Michel, 2020, 320 pages).
Un homme, tout juste arrivé en ville, s’effondre au milieu de la rue. Il meurt, sa langue est noire. Il est le cas zéro. La première victime de la Fièvre. Keathing tient le journal local. Raciste, suprémaciste, c’est un vrai type du Sud qui ne digère pas la victoire des Yankees et l’affranchissement des noirs. Annie Cook est française. Elle tient un lupanar et ne pense qu’à faire de l’argent. La Fièvre va bouleverser leur vie. La ville se vide, les trains sont pris d’assaut, on s’entretue pour obtenir une place. Puis le silence s’installe. Les derniers habitants, impuissants, assistent à l’impensable. Suivent les premiers pillards. Et les premiers héros : les miliciens. Ils sont noirs, immunisés contre le mal qui décime les blancs. Ils vont sauver les maisons, les biens, les commerces. Contre toute attente, Keathing va vouloir témoigner de leur courage. Anna, elle, transforme son bordel en hôpital de fortune. La Fièvre est une histoire vraie. En 1878, à Memphis, elle a tué un tiers de la ville en quelques mois…
Mon avis. Ce choix de lecture est, en ce qui me concerne, un grand paradoxe : j'en ai soupé de la psychose collective engendrée par la gestion politico-sanitaire de l'épidémie de coronavirus, et pourtant je suis avide de savoir comment les épidémies antérieures ont été vécues par les populations touchées, comment la peur induite par l'ignorance, la méconnaissance, la cupidité, le politique, a entraîné des hommes, des femmes, inéluctablement vers la mort. Revenons au roman de Spitzer basé sur une histoire vraie. C'est bien raconté et documenté. L'auteur va à l'essentiel, aux réflexes primitifs... Quelques analogies avec notre situation actuelle, sans plus. L'histoire qui se répète pour eux, pour nous.
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